Au milieu d’une scène de plus en plus étoffée de ce que l’on pourrait appeler «la nouvelle scène rock», fièrement représentée par les médiatiques Fontaine D.C., Idles ou encore Shame, se trouve un groupe qui peine à faire parler de lui et qui, pourtant, est assurément le plus proche de la réalité actuelle.
Originaire du sud de l’Angleterre, les cinq garçons de Hotel Lux, en référence à un hôtel moscovite qui servait à Staline de prison dorée pour ses ennemis, ont depuis émigré à Londres. Leur esprit est pourtant bien resté à Fareham, banlieue de Portsmouth, marquée par l’industrie de la terre glaise et son port où la Navy forme une partie de ses futurs marins.
Lewis Duffin, le chanteur, en parle en ces termes: «Nous sommes de Fareham, donc c’est un peu différent. C’est bizarre. C’est une petite ville et ça a été complètement fou de déménager à Londres.»
«Quand je rentre maintenant, c’est hilarant. Tout le monde se connaît. Aller au pub le soir du réveillon était comme une réunion d’école. Déménager à Londres après cela, c’est énorme.»
« Les gens de Fareham pensent que c’est le meilleur endroit au monde. J’ai des amis encore là-bas qui, je pense, ne partiront jamais. Certains ont «Up the Fareham» tatoué sur le bras. »
Mais l’air de la capitale n’a pas chamboulé leurs esprits au point qu’ils en oublient leurs origines. Leurs textes traitent des problèmes sociétaux rencontrés par la classe britannique pauvre et aucun thème, aussi glauque soit-il, n’est épargné : de la pédophilie («Daddy »), à la peine de mort («The Last Hangman») en passant par une description peu optimiste de la classe ouvrière («Envoi»). Le chanteur, Lewis Duffin, cite volontiers The Specials, The Clash ou encore The Libertines comme principales influences. Mais le côté très léché de cette pop-punk travaillée peut également faire penser aux Talking Heads, d’un point de vue musical, ou encore à Sleaford Mods, pour le phrasé et les textes ancrés dans la réalité.
Après quelques singles parus essentiellement sur les plateformes de streaming, Hotel Lux a sorti son premier EP, Barstool Preaching, en avril 2020 sur le label Nice Swan Record. À en croire son chanteur, le groupe a encore beaucoup de munitions et souhaite rapidement sortir un album plus consistant. En attendant, l’actualité du groupe est une mini-tournée anglaise en juillet prochain qu’ils espèrent pouvoir tenir en levant bien haut leurs pintes de Stella Artois comme un bras d’honneur à ces derniers mois, qui, n’en doutons pas, leur auront sûrement inspiré quelques vers.
Amateur et pratiquant de musiques rythmées et de tout ce qui va vite. A ainsi sévi sur ampli Orange et Strat comme sur vélo de course à trois plateaux en côtes et descentes. Rêve de Formule 1 (pas l’hôtel) sur la Riviera. L’adolescent qui sommeille toujours en lui relit souvent des vieux Rock & Folk.
Hotel Lux / Hands Across The Creek – Dark Globe
[…] que le groupe avait produit à coup de EP les années précédentes. A ce sujet, relisez donc mon zoom pour DG de 2021 (oui, il est possible que je fasse une fixation sur ce […]