Si nous ne pouvons que les féliciter d’avoir emprunté le nom du plus populaire et célèbre club de futchebol chilien, nous devons malheureusement constater que Colo Colo désigne aussi un félin des pampas. Loin de nous l’envie de critiquer la fascination des deux membres du groupe pour les sacs à puces mais nous les soupçonnons tout de même d’avoir succombé à la mode actuelle et mercantile des félidés de gouttière. Preuve en est la vidéo de « Follow Me Down », bien allumée, cosmique et féline comme il faut, mettant en scène ces foutus chats, bombes à allergies et agents du diable, qui arrivent à m’irriter les yeux même au travers d’un écran d’ordinateur, jusqu’à me filer une crise d’asthme.
Colo Colo, donc, est le side-project de Jean-Sébastien Nouveau et Martin Duru, deux jeunes gens que l’on a l’impression d’avoir toujours un peu connu même si on ne leur a jamais parlé, un peu comme ces gars que tu croises tous les jours au fond du train ou du bus et dont tu reconnais le visage. Un sentiment de familiarité qui vient de connaissances communes et parce que nous avons déjà croisé leur musique, que ce soit sur un projet passé (Immune) ou actuel (Les Marquises pour Nouveau) .
Déjà présent sur une compile CQFD de l’hiver 2010 des Inrocks, « Follow Me Down » est un véritable ballon de fraicheur, la chanson idoine pour cet été qui tarde à arriver, une électropop homemade séduisante de naïveté, à la fausse désinvolture et à la mélancolie dansante (celle que l’on préfère, donc), sourires aux lèvres et qui, il est vrai, ressemble à du MGMT, le clinquant et les paillettes en moins, le rêve en plus. Un EP six titres, que l’on attend avec impatience, sera disponible en vinyle à partir du 24 Juin et en pré-vente le 15 chez A Quick One Records où ils sont en bien belle compagnie (Yeti Lane, Sourya…) .
On espère juste que la prochaine vidéo comportera plus de tacles glissés, de coups de pieds en coin et de nettoyage de la lucarne que de poils sur le canapé.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.