Derrière le projet Year Of The Dog se cache en fait un seul homme, Nicolas Costa. Le chanteur et guitariste du groupe de punk rock parisien Talia, auteur de quatre albums et deux EP , qui sillonne la France et l’Europe depuis plus de 20 ans, s’est lancé en solo sans trop réfléchir : « Ça s’est fait progressivement. » nous précise Nico. « En fait, au départ j’avais 2 ou 3 chansons que je voulais faire avec Talia. J’ai commencé à faire des démos en jouant tous les instruments et j’en ai enregistré 2 ou 3 autres. Je me suis pris au jeu jusqu’à en avoir une vingtaine. »
Le projet Year Of The Dog est alors lancé pour celui qui ne sait pas encore vraiment, au stade de l’enregistrement, ce qu’il va faire de tous ces morceaux.
Mais au fait, on y trouve quoi dans cet album ? Et bien douze titres d’un punk rock très efficace, aux influences grunges (genre Nirvana, vous voyez ?), qui fait fortement penser à Talia (et oui, vous allez être obligés d’aller jeter une oreille là-dessus aussi !) mais qui apporte une dimension assez différente à l’univers de Nico Costa.
« Ces derniers temps, j’écoute beaucoup de groupes dont j’étais complètement passé à côté comme Gun Club, Bauhaus ou Angry Samoans…Après je ne suis pas sûr qu’on entende tout ça sur le disque mais ça a dû m’influencer d’une façon ou d’une autre…On m’a dit qu’une des chansons ‘A Thorn In The Eye’ sonnait très « Lennon« , je pense que c’est surtout que j’ai beaucoup écouté Kurt Cobain qui a beaucoup écouté Lennon (rires). » s’amuse-t-il.
On ne change pas un vieux routard du punk aussi facilement ! Mais niveau inspiration, Nico n’est pas à plaindre : « En général, j’écrivais la nuit en essayant de pas réveiller les filles [ndlr : sa femme, bassiste de Talia et leur fille] et le lendemain j’enregistrais dans mon studio dans le sous-sol. Très vite je me suis rendu compte que tout faire seul et être un peu dans mon monde ça me rendait plus créatif. Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais j’ai du écrire 20 chansons en moins de 3 mois ! »
Quand on lui demande quelle différence il peut y avoir entre Talia et son projet solo, il répond, tout simplement : « La batterie et la basse sont moins bien jouées dans Year Of The Dog (rires). »
Habitué à se produire partout en France et en Europe (et même aux Etats-Unis, on va en reparler), Nico va-t-il défendre son premier album solo sur scène ?
« Oui, on joue 3 ou 4 morceaux de l’album avec Talia. Mes potes sont indulgents ils me passent mes caprices de vieux (rires). »
D’autant plus que l’artiste, avec son groupe, possède une solide expérience dans le milieu. Ils ont notamment tourné aux Etats-Unis : « J’ai de la famille à Los Angeles. On a pas mal tourné un peu partout aux US, Midwest, Sud, Est, Ouest, environ 75 dates…La première fois qu’on y a joué c’était au Whisky a Gogo avec Soul Asylum, on en a un super souvenir. On a fait le Viper room aussi… On y retournera plus je pense en tout cas pas dans l’immédiat. »
L’immédiat c’est donc la sortie de l’album Year Of The Dog, disponible sur toutes les plateformes de streaming, soutenu par une vidéo très réussie du titre « I’m a Machine ». Pourquoi avoir appelé ce projet comme ça ? « Parce que je venais de passer une année assez compliquée ! » explique Nico. Voici peut-être un début d’explication aux textes assez sombres des chansons qui le composent : « Les thèmes vont de mes « mésaventures de vieux poivrot » à des histoires que j’invente, en passant par des trucs un peu apocalyptiques…». Universel, donc !
Amateur et pratiquant de musiques rythmées et de tout ce qui va vite. A ainsi sévi sur ampli Orange et Strat comme sur vélo de course à trois plateaux en côtes et descentes. Rêve de Formule 1 (pas l’hôtel) sur la Riviera. L’adolescent qui sommeille toujours en lui relit souvent des vieux Rock & Folk.