Pendant que vous tergiversez naïvement sur vos découvertes du moment, un mal ronge notre société, et vous, l’esprit tranquille et le MP3 en bandoulière, en faites fi: comment dessinateur(trices) et peintre(esse)s représentent une guitare?
Les ignorants et les iconoclastes persistent et signent en commettant une erreur fatale: ils placent la rosace (le trou, pour les novices) de la guitare automatiquement au mauvais endroit. S’abandonnant à la méconnaissance de l’esthétique luthière ou la paresse intellectuelle, ils s’évertuent à placer la rosace au milieu de la partie la plus large de la guitare, ce qui est erroné. Faux. Et laid. Exemple flagrant (et désolant) :
Mon dieu quelle horreur. Vous me direz, c’est symbolique, stylisé, allusif. Je vous dis, moi, que ne pas respecter l’esthétique d’une guitare, c’est insulter des générations de luthiers, de chercheurs acousticiens et pire, de guitariste(e)s.
Autre exemple, mon collègue Bouzard, quoique talentueux humoriste et amateur de rock, commet la même bévue :
Voyons, Guillaume, une guitare sans chevalet, sans cordes et à la rosace ainsi obscènement déplacée, quelle honte. Et, s’il-te-plaît, ne prétends pas servir un quelconque minimaliste artistique. La faute mérite vilipendaison, si ce n’est pendaison tout court.
Rosace décalée, manche tordu, nombre de cases approximatif, alors que c’est si beau, c’est 12 ou 14 cases en dehors de la caisse, diminuant subtilement comme si l’émotion s’en allait vers l’horizon, ne laissant comme souvenir à notre âme bercée et conquise, mélodies et frissons divers.
Bon, là, c’est n’importe quoi. Je ne sais qui est ce Pablo P., mais ça m’étonnerait qu’il devienne célèbre avec autant de négligence.
Ah oui alors voilà autre chose. Soit ces guitariste(e)s utilisent des guitares fretless, qui sont, comme chacun sait, des merdes astrales, soient ils et elles sont de sacré(e) feignasse(e)s. Je répète : 12 ou 14 cordes jusqu’à la caisse, et après, bon, vous en mettez aussi peu que vous voulez, je sais, elles deviennent trop petites, c’est dur à dessiner, et ça ne va être remarqué que par les chieurs. Eh bien savez-vous ce qu’ils vous disent, les chieurs? Que vous irez en enfer, c’est tout.
Haha une douze cordes fretless. Génial. Allez. Paf. En enfer.
Bon, là, c’est pas mal, mon gars. On avance. Mais n’oublies pas que la musique, c’est avant tout la joie de vivre, la fantaisie, l’enthousiasme. Visiblement, y a encore du boulot. Tu travailles des partoches de Leonard Cohen, ou quoi??
Putaiiiiin… Encore un flippé… Faut dire, hein, une guitare sans chevalet, moi aussi, ça me plongerait dans un abîme d’angoisse.
VOILÀ, BORDEL, C’EST PAS COMPLIQUÉ, BORDEL.
Bon, euh… n’oublions pas non plus que le dessin, c’est avant tout la joie de vivre, la fantaisie, l’enthousiasme. Un dessin correct et documenté, ça évite l’enfer, ok, mais d’un autre côté, la perfection et la rigueur, ça mène tout droit au paradis, où l’on risque de faire un peu IÈCH.
VOILÀÀÀ, PUTAIIIN! ÇA Y EST! ON Y EST ARRIVÉ(e)S!!! ENFIN!
Respect des proportions, stylisme élégant, fantaisie, enthousiasme… Tout y est. En plus ce personnage à l’air fort sympathique, et moi, à votre place, j’irai vite me renseigner sur son œuvre.
Une bonne journée.
Auteur de bande dessinée dans Fluide Glacial depuis 1986, musicien amateur et nîmois d’adoption. Groupes actuels : SWEET SWEET BULB, HARRY IRENE PROJECT , et LES BANDITS DU VIDOURLE.
Denis
Vous avez dit chieur ?
Bon d’accord…
Alors pour éviter l’enfer, tu parles de « 12 ou 14 cases en dehors de la caisse », puis nonchalamment à moins que le sujet n’ai changé entre-temps ce dont je doute puisque tu dits « Je répète : 12 ou 14 cordes jusqu’à la caisse ». Beh, de quoi parles t-on ?
Enfin, tu les accordent comment tes cordes ? avec les sillet ?
Par le saint esprit ?
Ok, c’est moi que je vais en « An fer »
Des gros poutoux :-)
thiriet
Non, bien sûr, c’est une coquille, il s’agît de CASES, évidemment. Quant à accorder les cordes : on n’accorde pas les cordes. L’accordage, c’est pour les bourgeois. Ou les musiciens de jazz-rock.
Qui sont DéJA en enfer.