Extrait et vidéo officielle accompagnant Peacemaker, second lp solo de Vera Sola, « The Line » a été tourné sur des terres mexicaines désertées. La chanteuse, auteure-compositrice, y apparait dans des tonalités de noir et blanc, en longue silhouette brune, ondulant dans une robe ne dévoilant rien d’autre que l’esprit. Fort. « The Line » est une possible version en mode song writing grande classe, des chants plus lugubres et formellement mal fagotés de feu Nico, égérie funèbre et âme errante de La Cicatrice Intérieure de Philippe Garrel.
A la différence qu’ici, si on franchit une ligne ce n’est pas uniquement métaphore, ni avec une énergie qui serait celle d’un désespoir surjoué, mais plutôt avec un volontarisme qui sait tourner le dos à ce qui lui déplaît.
Vera Sola a la voix grave et déterminée, empreinte d’un classicisme club première classe. Parmi ceux qui font les grands titres des grandes compositions pop. C’est senti mais c’est aussi très maîtrisé. On oublie l’artisanal sans flirter avec le main stream. L’artiste de Los Angeles est femme de tempérament. Girl power? Absolument pas, car personne dans ce magnifique album ( et ce titre) ne s’oppose à personne. Encore moins aucun groupe à aucun autre. Il s’agit de suivre un chemin, une voie et…oh…avec quelle voix.
Top single de la semaine, assurément.
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.