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Live Reports

Troy Von Balthazar + Sound of Sunday – Le Fil (Saint-Etienne), 08/04/11

Annoncée un peu tardivement (en tout cas elle aura mis du temps à parvenir jusqu’à mes oreilles), la nouvelle de cette petite tournée de Troy Von Balthazar nous a fait bien plaisir. On avait eu l’occasion de le voir à l’Epicerie Moderne en novembre dernier, et de rencontrer le monsieur lors d’une interview presque intime – mais il partageait alors l’affiche (bien peu équitablement) avec The Wedding Present, et son set avait duré à peine plus de quarante minutes. Saint-Etienne n’étant qu’à quelques encablures de chez nous, à peine sortis du boulot, on saute dans la stephmobile, direction Le Fil.

Une fois sortis des inexorables bouchons du vendredi soir et de la peur panique d’y rester coincés une bonne partie du weekend (Mon dieu, mais on y arrivera jamais, à ce rythme là on est à St-é demain matin) nous arrivons au Fil juste à temps pour voir commencer Sound of Sunday, duo local de la soirée – chant et guitare acoustique / orgue et/ou batterie. On est parfois très dur avec les premières parties, surtout lorsqu’on vient de se taper une bonne heure de route, qu’on a une bière bien fraîche dans la main et qu’il fait encore chaud dehors, sur la terrasse. Deux morceaux plus loins, peu convaincus, nous cédons donc à l’appel de l’extérieur. On y revient pourtant quelques minutes plus tard pour constater que l’atmosphère sur scène s’est quelque peu déliée, les morceaux ont pris du contour et leur écoute se révèle finalement plutôt agréable. Un titre, « She », attire mon attention – ça sonne un peu comme du Nirvana, ou un autre truc de Seattle en tout cas – avec ce petit quelque chose de simple et naturel, une chouette mélodie qui donne envie de le réécouter (ça tombe bien, il est sur leur myspace). Les morceaux suivants évoquent une folk à la Neil Young (dont le chant se rapproche parfois élégamment). Le groupe gagnerait à prendre un peu d’assurance et d’aisance sur scène parce que leurs chansons le méritent vraiment… Pas facile – il faut bien reconnaître – quand il y a plus de cameramen sur scène que de musiciens (petite précision, l’intégralité du concert est ce soir-là filmé par la chaîne locale TL7).

Troy monte sur scène et débute seul, comme lors de son dernier passage à Feyzin. Pendant une heure, ou presque, il va livrer ses chansons bricolées, bidouillées, construites et déconstruites à l’aide de samplers, tremolos et autres gadgets éléctroniques (mention à l’excellent « Santiago »), des titres de ses trois disques – le dernier en date, How To Live On Nothing (« Communicate », « Tigers »), l’éponyme premier album (« I BLock The Sunlights Out ») et l’album vinyl The TVB LP sorti plus discrètement en 2009. On est frappé par ce personnage étrange, par le contraste entre l’apparence amusée qu’il affiche entre ses chansons, boute-en-train parfois (expliquant au public qu’il a écrit une chanson sur son pénis, qu’il sait qu’il ne devrait pas le dire avant de la jouer parce que souvent « cela effraie les gens »), et la profondeur de l’âme qu’il revêt dans son interprétation, véritablement à fleur de peau.

[youtube]aFejkY_GMB4[/youtube]

A la suite de ce premier set, il est rejoint au cours du morceau par la formation basse – batterie qui l’accompagne désormais depuis quelques années – (la ravissante) Adeline Fargier à la basse, et Christian Omar Madrigal Izzo derrière les fûts, qui officie également avec Troy au sein de Chokebore et qu’on devrait donc, si tout va bien, revoir dans la région d’ici la fin de l’année – d’après des sources non identifiées). Le concert prend alors une toute autre couleur, plus énergique évidemment, plus dense aussi. Le son est fantastique (clap clap aux équipes son et lumière), les accords de la Telecaster boostée à l’overdrive et les vibrations frémissantes de la basse viennent nous chatouiller délicatement les conduits auditifs, c’est juste délicieux. Cette formation fait bien évidemment penser à Chokebore mais montre aussi et surtout combien le chanteur est à l’aise avec les deux configurations: que ce soit avec un groupe derrière lui, ou seul avec sa voix, une guitare et quelques pédales d’effet – exercice pour lequel il dissimule, derrière un visage accueillant et avec une maladresse touchante, un immense talent d’écriture et de composition.

Difficile de dire avec exactitude combien de temps aura duré le concert – tant il s’est écoulé sans même qu’on puisse s’en rendre compte. Après un court rappel au cours duquel Troy interprête « Wings » et « Heroic Little Sisters » (deux de mes morceaux préférés, je suis gâté), l’homme quitte la scène, nous laissant entrevoir l’espoir d’un second retour sur scène. Celui-ci sera de courte durée, les lumières se rallument quelques secondes plus tard. On sourit, on pense déjà au bilan qu’on fera traditionnellement sur tous les concerts vus dans l’année au mois de décembre, et on sait que celui-ci sera bien, très bien placé. Troy est fantastique.

(Remerciements à l’équipe du Fil pour leur acceuil)

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