Deux ans déjà que les Warlocks ont sorti leur Heavy Deavy Skull Lover, shoegaze à souhait, poussiéreux, brumeux, sombre et ténébreux comme un tunnel bouché un soir de nouvelle lune. Il faut dire que le groupe revient de loin, qu’il a eu son lot de défections, d’abandons, et qu’il est passé au bord du split à maintes reprises. Mais Bobby Hecksher tient bon, et avec l’appui retrouvé de JC Rees, surfant à nouveau sur la vague psychédélique des murs de guitares fuzzy et du rock noisy, on replonge pour une dose. Et surprise, on dirait presque que par instants un mince rayon de soleil vient percer l’épaisse noirceur de la musique des Californiens.
Le groupe de Bobby Hecksher, à son image, n’est pas un groupe ordinaire. Simple état de cause à effet : difficile d’avoir une vision édulcorée du monde quand on a grandi avec Tim Leary (le plus grand apôtre de l’évangile du LSD) comme pote de beuverie du samedi soir. Résultat? Facile : la discographie des Warlocks est peut être tout simplement le plus gros bad trip de l’histoire du rock. Des chansons complètement spatiales, capables de vous vriller la carafe avec une seule ligne de texte pour peu que vous vous trouviez dans l’état d’esprit qui convient (le très Velvetien « There is a formula to your despair »), cet album en regorge. Mais au rythme de la batterie martiale, entre les murs de fuzz qui plombent l’ambiance (« Slowly disappearing » et son brouillard de guitares persistant), même si le noir reste une fois encore l’incontestable couleur dominante, quelques mélodies laissent pourtant rêver à un doux optimisme, à une improbable guérison ou à une renaissance sous de meilleures augures (« You Make Me Wait », « Static Eyes »). Et quand les espoirs s’envolent, quand le voile retombe, c’est pour mieux nous plaquer au sol avec des refrains imparables, tourbillonnants comme l’extraordinaire « Standing Between the Lovers Of Hell » et son riff ennivrant et funambule.
Verdict sans appel donc, ce cinquième album est un disque passionnant. Et le diagnostic est toujours le même: névrosé, malsain, l’esprit tortueux des Warlocks ne va pas mieux. Mais on dirait que du noir qui y subsiste, par instant, naît discrètement la beauté. Comme lorsqu’après un long moment passé dans la pénombre, notre regard commence à s’y habituer pour enfin distinguer une silhouette familière et rassurante.
En écoute: « Standing Between The Lovers Of Hell »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/TheWarlocks_StandingBetweenTheLloversOfHell.mp3]cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).
abds69
Hello Lionel, to nouveau design est chouette mais tu as oublié de resetter ton flux RSS car dans googlereader je reste « je ne suis pas mort ».. je commançais à croire l’inverse !!!
A+
Sinon une vidéo sympa des warlock en concert , bonne qualité :
http://vimeo.com/2346681