Groupe post-punk formé en 1979, The Opposition aura été l’archétype d’une new wave froide – on disait alors cold wave – caractéristique du son de la première moitié des années 1980. Lyrique et sophistiquée, parfois atmosphérique, la musique du groupe de Mark Long qui vient de disparaître ce 22 septembre des suites d’une longue maladie, a présenté à ses débuts des similitude avec celle jouée par The Sound d’Adrian Borland, formation londonienne de la même période, ou encore avec le fabuleux Heaven Up Here de Echo and The Bunnymen. C’est en 1981 que The Opposition sortirent leur premier LP intitulé Breaking The Silence – titre chargé de symboles-, lequel connut immédiatement un véritable succès. Grâce notamment aux chansons « Very Little Glory » et « Black and White », impressionnantes de maîtrise, de groove irrésistible et d’intensité. Le duo Mark Long (guitare et chant) & Markus Bell (basse) se révélera ensuite prolixe. L’année suivante verra la sortie de Intimacy, album très bien accueilli par la critique de l’époque ainsi que par le public français et européen. En 1984 et 1985 sortiront Promises et Empire Days dans la même veine musicale entre groove et impressionnisme gothique. The Opposition, qui fût peut-être plus apprécié du public européen que de celui de son pays d’origine, reste néanmoins un groupe challenger, apprécié des connaisseurs de sophistication post-punk et new wave, un peu coincé en arrière du triumvirat du début de la décennie 1980, The Cure, The Police et U2 qui maniaient des ingrédients somme toute similaires.
Tentés par une approche plus mainstream sans pourtant renier leurs origines punk, Long et Bell formeront So, side project de la fin des années 1980. On s’y retrouve quelque part entre Simple Minds, INXS, The Police des débuts (encore) mais les bons musiciens de The Opposition n’atteindront pas la présence qu’ils montrèrent dans leurs trois premiers albums. Sortiront ensuite Blue Alice Blue et War Begins at Home toujours sous le nom de The Opposition. Ces albums sont eux aussi typiques d’un style, bien que Blue Alice Blue ait choisi de proposer une forme plus intimiste et bienvenue du song writing. Le producteur Kenny Jones (Bauhaus, Dead Can Dance, The Smiths, Björk…) reste aux manettes et demeurera très proche du groupe tout au long de sa carrière. Le travail de Long et Bell des années 1990, toujours actifs, plait surtout aux amateurs d’un son new wave élaboré, finalement assez éloigné d’un registre indé alors dominant. Il connaitra une relative indifférence du public.
En 2018 The Opposition s’était reformé (après le décès de Markus Bell en 2014) et avait publié un nouvel album intitulé Somewhere in Between, digne d’intérêt et qui marquait un renouveau certain. Le groupe donna dans la foulée plusieurs concerts en 2019, sous la forme d’un quatuor, accompagné en France par Dominique A., grand fan des londoniens. Un ultime album devrait être publié en 2023.
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.
Valérie
The Opposition, cela ne s’explique pas.
C’est une musique irrésistiblement intense, qui prend littéralement aux tripes. Very little Glory est une pépite, et il y en a tant d’autres.
Mon groupe préféré après Depeche Mode.
J’avais eu la chance de les rencontrer.
Jean-Noël
Bjr Valérie. The Opposition ont eu sans doute plus de succès dans l’Hexagone qu’en UK. Leur style est typique d’une new wave mid eighties non dédiée aux claviers, avec de l’emphase. Effectivement les premiers lp, autour de 1982, saisissaient l’auditeur…