J’aime de plus en plus le folk. C’est une sorte de retour aux sources, inconsciemment, allez savoir, puisque c’est d’abord par ce genre là que je suis entré dans le monde des musiques pop/rock au milieu des années 1970 … Une lassitude du monde actuel? Tout ce qui veut aller trop vite, se jette une fois utilisé, qui est interchangeable et factice, nous éloigne de l’essence des choses. Cette essence de la vie après laquelle nous nous retrouvons (si ridiculement) en train de courir, au lieu de savoir contempler la profondeur et la vérité d’un monde apaisé dont nous avons été écartés. Ah, Thoreau…
Ray LaMontagne vient de sortir le 16 août son nouvel album, quatre ans après Monovision (2020). Il ne parle de rien d’autre que de ces mêmes évocations bucoliques et remarques personnelles choisies en préambule. Toujours aussi introspectif, le musicien folk nord américain nous offre des musiques et chansons à contre courant de l’agitation des temps. Long Way Home est apaisant, qui explore les thèmes chers au song writer. La plupart sont chargés de sens, touchant aux grandes questions que sont l’amour, la mort, la rédemption. LaMontagne est dans la lignée des Crosby, Stills, Nash and Young, de Van Morrisson et de l’anglais Nick Drake. Sa voix est un souffle unique, captivant; il nous emporte sans démonstration de force. Le clip de la chanson titre – animation délicate et transparente de collages et peintures – est d’une belle ligne esthétique, parfaitement en lien avec le contenu de tout l’album.
Photo par Brian Stowell
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.