Les 27 et 31 octobre, PIL ( Public Image Ltd) mené depuis 1978 par John Lydon ( ex Johnny Rotten) après le split chaotique des Sex Pistols et leurs affres ultimes, sera en concert en France. Ceci dans le cadre d’une grande tournée européenne, promotionnelle de End Of The World, dernier album en date du combo de post punk anglais.
Cet enregistrement studio vient huit ans après What The World Needs Now qui, je l’avoue, ne m’avait pas laissé une impression franchement positive. Grosso modo, il en est presque de même pour un nouvel opus que je n’ai parcouru qu’en diagonale, faute de véritable intérêt pour ce que j’entendais… Si Lydon est et restera à jamais une icône rock ainsi qu’une grande gueule, aussi accrocheuse que charismatique, on peut toutefois se sentir un peu moins enthousiaste avec son actualité musicale. Evidemment, le londonien exilé aux Etats Unis, n’est pas le seul dans ce cas, parmi les vétérans de la vague punk et new wave. Je dirais presque que c’est, hélas, assez commun. Néanmoins Lydon fait toujours le job, demeure légitime, sans nous jouer le coup du tiroir caisse ( refus d’adhérer à la série Netflix ) ou du revival de celui qui ne voudrait vivre que sur sa gloire passée. Quand bien même certaines de ses prises de position récentes sont-elles parfois surprenantes ( soutien à Trump en 2020 dans sa course à la présidence), en regard de ce que l’auteur/chanteur incarna et fût, l’ex Johnny Rotten ne déraille pas trop – je le lui accorde – et ne laisse pas indifférent ( en tous les cas). Mais le temps passe…
C’est peut-être, alors, la question du temps qui se trouve au cœur même de cette news. J’en ai conscience. Davantage que l’annonce d’une info dont vous êtes évidemment au courant, si le « roi du punk rock » vous parle encore. Le chroniqueur en moi ne peut pourtant faire autrement que de se demander si les extraits de concerts qu’il a entendus, captures de la tournée automnale 2023, représentent une actualité intéressante sur un plan musical stricto sensu? Un tremblement sonore aussi captivant que, oh c’est loin, ce qui lui fit aimer le PIL de First Issue, du Metal Box, de « This is Not a Love Song » et, je vais jusque là, de « Rise » en 1986. Je ne l’affirmerai pas, bien que plusieurs titres emblématiques du répertoire soient sur les set lists des concerts actuels. Est-ce suffisant? Le personnel autour de Lydon a souvent changé. Il s’est stabilisé sous la forme du trio Bruce Smith, Edmonds Lu et Scott Firth depuis 2009. De l’artillerie lourde. Trop? Enfin John Lydon, lui-même, à soixante six ans sonnés, n’est-il pas désormais coincé dans ce domaine bien trop ostentatoire? A vous de voir.
« The King is gone, but he is not forgotten/ Is this the story of Johnny Rotten? » ( « My My, Hey Hey » – Neil Young)
PIL dates en France: 27/10, Le Trianon ( Paris) et 31/10, La Laiterie ( Strasbourg)
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.