On ne va pas jouer les hypocrites, un peu de copinage ne fait pas de mal – surtout quand c’est également l’occasion de se laisser aller à quelque fierté locale bien ou mal placée, peu importe – et de pointer du doigt ce qui se fait de bien par chez nous. Otterley est l’un des projets d’Otto Von Gotha (c’est un pseudonyme, ne perdez pas votre temps à aller fouiller dans les pages blanches), un lyonnais discret qu’on a eu souvent l’occasion de croiser certains soirs de concerts, plus souvent dans l’ombre du public que sous les lumières de la scène. L’univers musical que propose le garçon a de quoi séduire: il ramène élégamment à la vie la pop mélancolique, sombre et satinée des eighties, synthé glacial, guitares en arrière plan et boites à rythme tout en avant (« The Patriot »), affichant un goût prononcé pour l’électronique pionnière de l’époque et maniant le titrage de ses compos avec un humour décalé et non sans une certaine dextérité (« Ex-nazi sous Ecstazy », « Courtisane sous Cortisone » ou « Paris est une salope »). Nous, on apprécie aussi et surtout son sens de la mélodie, et une fragilité subtile dans les arrangements et dans les textes.
Pas spécialement façonné pour les planches au départ, Otterley sera pourtant sur scène au Sonic pour un rare (unique?) concert samedi 17 septembre prochain, et partagera l’affiche avec Triviale Beauté et les Hollandais de Nine Circles. Si on ne vous a pas encore convaincu d’aller l’écouter ouvrir le bal, « The Patriot » – qui s’écoute juste en-dessous ou sur myspace avec quelques autres extraits – devrait se charger de le faire.
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cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).