Falkirk, en Écosse. Un point éloigné sur la carte des îles britanniques. Arab Strap y apparaît au milieu des années 1990, et j’ai tout de suite accroché dès la première écoute avec Philophobia si mes souvenirs sont exacts. Le côté décalé, qui ne dit les choses qu’à moitié – et pas forcément les plus flatteuses- ou encore un réalisme cru des mots décrivant le réel, m’ont souvent séduit. Le style musical du groupe qui s’articule autour du binôme Aidan Moffat et Malcolm Middleton, est ainsi, musicalement, un étrange mélange au caractère unique de post-folk et de rock. On ne se lasse pas, quand on y a goûté, de ces histoires de Moffat – désormais moins jeune homme et davantage quinquagénaire aux cheveux gris – qui nous narre déboires sentimentaux ou modus vivendi à la va comme je te pousse, tentant de raisonner tout celà comme il le peut, souvent avec un humour pince sans rire et la voix traînante. Les arrangements et les guitares de Middleton font le reste. Capables de s’envoler et de devenir rageuses jusqu’à vous coller la chair de poule – souvenir de » The Long Sea », noire, très noire aventure pour d’improbables navigateurs.
Bref, le groupe qui compte sept albums studio et s’apprête à en sortir un nouveau ce printemps a repris, presque en vétérans, les affaires en mains. I’m totaly fine with it 👍Don’t give a f…. anymore est annoncé pour le mois de mai, produit par Paul Savage. Il compte 12 titres.
Un premier extrait « Bliss » vient d’être dévoilé par les écossais. C’est arty, dans l’humeur typique du duo. Les images jouent autant sur une esthétique exacerbée que sur leur dimension énigmatique, voire inconfortable, avec un quelque chose de neutre ou de distancé dans l’expression de voix de Moffat, sinon de désabusé dans le ton. Il faudra sans doute plusieurs écoutes pour en découvrir la substantifique moelle...Le rouge est mis ?
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.