Rouen, on a beaucoup connu au début des années 1980 puis la décennie suivante. Groupe phare: DOGS. Mais je citerai aussi Les Olivensteins, Gilles Tandy, Les Gloires Locales, bien entendu, parmi les plus connus. Plus proches de nous, La Maison Tellier, Tahiti 80, le duo cold Love In Cage, chroniqué dans ces pages, montrent combien la ville nourrit une véritable scène rock.
Aujourd’hui la haute Normandie continue de s’agiter. Parmi les jeunes groupes (euphémisme) nous avons remarqué les frères ennemis Dye Crap et Servo. La moyenne d’âge n’atteint pas les vingt cinq ans ou bien les frôle – à vue de verres progressifs! – et si les deux s’apparentent à la famille indé, ils ont des différences notables. Servo et d’obédience cold, trio stylé et efficace aux titres à la fois sombres et musclés. Dye Crap, actifs de puis 2021, seraient davantage dans une mouvance peut-être plus contrastée musicalement, née de The Libertines/ The Strokes circa le tournant du XXIeme siècle, poursuivie aujourd’hui par des formations comme Fat White Family, Murder Capital, Fontaines DC. Bref, l’air « rock » du temps présent avec petite sensation en supplément, voire une hype possible pour Dye Crap.
Globalement ça se tient, et les faux frères ennemis ( évidemment!) ont une maitrise certaine de leurs genres fétiches respectifs. Plus l’apanage de leur jeunesse qui les portera, nous leur souhaitons, encore quelques années avec la même fougue. L’idée, naturellement, est d’échapper au genre pour faire signature. Wait and see… Préférence pour Dye Crap, en ce qui me concerne, lesquels font montre d’un second degré bienvenu. Après ça, « chacun mes goûts » comme disait l’autre.
Photo mise en avant Dye Crap
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.