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News – Dog Race… run baby run !

Arpentant la scène britannique depuis leur premier single « Terror », sorti en 2022, Dog Race, quintet énigmatique londonien, marque sa singularité parmi les tendances actuelles. Malgré une diffusion restreinte, peu de singles à leur actif (seulement quatre EP), le groupe a déjà marqué les esprits par des premières parties auprès de Francis of Delirium, Fat Dog, Maruja, M(h)aol, Nightbus, Voka Gentle, Nuha Ruby Ra et Oslo Twins, la liste est longue… D’autre part le groupe a obtenu une belle reconnaissance en figurant sur les playlists up to date et prestigieuses de BBC Radio 6. Les Transmusicales ne s’étaient pas trompées, de ce côté ci de la Manche, en accueillant Dog Race l’année passée dans leur programmation.

La chanteuse, Katie Healy, porte haut sa voix, qui rappelle parfois les intonations punks de Nina Hagen, sans les extravagagnces dont la star allemande était coutumière. Avec ses mélanges de spoken word et d’envolées lyriques planantes, qui parfois font penser aux magnifiques envolées vocales chez Fat White Family sur un titre comme « Feet » ou à l’urgence de « What Went Down » de Foals, la chanteuse entraîne le groupe vers une forme d’onirisme. Quant aux instruments joués, on notera une batterie fondamentale et omniprésente qui, sans être écrasante, donne le tempo, secondée par des lignes de basse efficaces, sans fioritures. Les guitares et claviers ne sont, pour leur part, présents que par touches ponctuelles, avec des riffs très aigus qui viennent soutenir les titres, tout en préservant la voix envoutante de la chanteuse et lead vocaliste. L’ambiance sonore, mystérieuse, me fait penser à une remise au goût du jour de certains morceaux de Bauhaus, à cette couleur à la fois sombre mais percée de lumière que les fans de cold wave appréciaient…

Dès lors, quelle frustration de n’avoir à écouter que quatre EP, dont le dernier, The Leader, date de juillet 2024. L’impact en fut d’autant plus grand avec ce clip promotionnel où l’autodestruction se mélangeait à la folie, les images noyées dans des tonalités grises, la robe rouge de Katie imprimant notre rétine de spectateur tout autant que sa voix pénétrait profondément dans nos oreilles ! Si la métaphore du Petit Chaperon Rouge s’arrête à ce visuel, force est de constater que ce titre est à la fois dérangeant et puissant.

De même, l’incroyable « It’s the Squeeze », porté par un étrange clip très DIY, est une performance artistique en tant que telle de la seule chanteuse. On lui trouve des allures de Shelley Duvall dans Shining, avec sa main tendue pour microphone, tournant en rond comme si elle se trouvait enfermée physiquement et mentalement dans une forme de folie, coincée dans une petite salle terne d’un centre de vacances ou d’un hôtel moyen de gamme, anxiogène et déprimant à souhait. Une pépite.

Dog Race est un groupe à part. Leurs clips résonnent à merveille avec leurs compositions. L’esthétique trouble et angoissante utilisée répond à une musique froide, à la limite du point de vue analytique, au dessus de laquelle la voix de Katie Healy nous entraine dans un univers très particulier. L’envie est grande d’avoir bientôt un album à écouter et de retrouver les londoniens sur une scène. Nous tenons là une formation à découvrir , c’est certain, mais qui ne plaira pas à tout le monde. J’ai cependant le sentiment que Dog Race s’en remettront.

En tournée en Angleterre/Irlande de février à juin… en espérant des dates françaises …

Photo mise en avant par © Lily Doidge

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