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Live Reports

Nada Surf / WIM Fest ( Maussane les Alpilles, 13) / 7 mars 2025

Le WIM Fest existe depuis deux ans et on ne peut que saluer la qualité de cet événement hivernal ( musique et littérature rock) situé à Maussane les Alpilles, village à quelques kilomètres d’Arles et de St Rémy de Provence. Cette localisation paraît à première vue inattendue, mais il ne faut pas avoir d’a-priori et on trouve des passionné- e-s où qu’on soit. Remercions les. Pour un week-end, le festival est installé dans l’Espace Agora, salle de spectacles avec annexes et patio intérieur qui supporte la concurrence d’autres structures connues de la région. Pour le WIM Fest ( traduire Winter In Maussane ) on y trouve stands de merchandising, disquaire indé et librairie. Les après- midi sont consacrés à des rencontres littéraires et débats sur des sujets sociologiques, en partenariat notamment avec l’éditeur Actes Sud installé à Arles.


La première soirée du week-end proposait trois groupes et artistes avec Nada Surf pour tête d’affiche.
Ouverture avec Tessina, jeune chanteuse et multi instrumentiste folk en solo ( batteur absente) dont la tessiture vocale se révèle remarquable, suivie des marseillais de Parade conduits par Jules Henriel.
On connaît maintenant assez bien ce groupe de trentenaires efficaces ( qui ouvrit pour The Libertines en 2024 à la SMAC Paloma de Nîmes). Leur set de rock indé percute et cogne fort. De prime abord on est saisi, une nouvelle fois. Bien que convaincu des qualités du quartet, on regrettera pour cette prestation un mixage qui ne mit pas en valeur la dimension mélodique des compositions. Un volume sonore global élevé ( choisi ou non)  ne permit pas aux chorus de guitare de percer comme ils auraient dû le faire, ce qui in fine laissera une impression incomplète et un peu frustrante quant au travail d’Henriel et des musiciens ( mention spéciale au batteur).

En vedettes, les Nada Surf sont accueillis chaleureusement et ils le rendront bien. Matthew Caws ( guitare/ chant) et Daniel Lorca ( basse/ chant) , duo fondateur, s’expriment dans un français parfait et on se dit que le combo formé à NYC en 1993 est probablement le plus français des groupes indés Nord américains… Après Parade, tempo et  volume sonore descendent d’un cran sinon  de deux . On peut ainsi noter avec plaisir le toucher subtil du batteur Ira Elliot et les arrangements de claviers qui font lien. Le set est composé de titres anciens et de succès – notamment « Popular » et « Always Love » donnés en rappel -, ainsi que d’une reprise de « Where is my mind » des Pixies ( largement applaudie), puis terminé par des extraits de Moon Mirror dernier lp en date.


Les guitares de Caws restent toujours intéressantes, avec l’utilisation d’ effets qui ne sont pas sans évoquer ici et là la manière et le son du très subtil George Harrison , ainsi que des riffs dont les séquences et le tempo voisinent avec l’écho de Grandaddy auquel on pense plusieurs fois ( même génération musicale oblige).  Ces comparaisons n’enlèvent rien aux qualités propres des Nada Surf qui, si on regarde de près leur discographie, n’auront jamais commis d’album faible ou inutile. Moon Mirror ( septembre 2024) est le résultat d’une grande maturité artistique, dans laquelle s’entend toute l’ attention portée à la qualité de productions sensibles. Si le groupe ne va pas forcément dans des territoires de l’expérimentation et reste dans une forme de conventions stylistiques indés, il propose un song writing  qui pourrait servir de mesure d’un certain classicisme du style en lui-même. Ce qui est joué sur scène est une power pop chargée d’émotion et de musicalité. Il y a une alternance de puissance et d’aptitudes mélodiques qui séduisent , dans un répertoire qui compose un set nuancé et équilibré.

A l’issue de ces trois semaines de tournée européenne, le groupe sera en mai aux Etats-Unis. Retour aux origines, bien qu’il semble que notre vieux continent soit une terre de prédilection pour lui ( Daniel Lorca vit à Ibiza et Matthew Caws à Cambridge). La France, tout particulièrement , compte un grand nombre de fans, auxquels les Nada Surf ont offert leur présence d’artistes fraternels : « merci de passer votre vendredi soir avec nous » déclare un très empathique Matthew Caws qui vécut , enfant, toutes ses vacances d’été à deux pas d’ici… Un final totalement unplugged ( « Blizzard of 1977 »), joué en bord de scène , avec pour seul accompagnement les accords d’une Gibson J45, prouvera in fine – s’il en était besoin – l’attachement du groupe à l’hexagone , sa culture ( cf. reprises d’Alain Souchon ou Françoise Hardy…) et son public.

https://nadasurf.bandcamp.com/album/moon-mirror

Photos DG/ photo set list par Agnès Freling .

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