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Disques

Mouse on the Keys / An Anxious Object

On connait bien le label Denovali pour les sorties de Celeste, Year of No Light et quelques autres « monuments » du post-hardcore mais Timo ne cesse décidément pas de nous surprendre, et sa structure se fait aujourd’hui l’écho d’une diversité artistique pour laquelle elle mérite qu’on lui tire notre chapeau. Voilà donc An Anxious Object, premier long format de Mouse on The Keys – trio japonais regroupant pianos et claviers (Atsushi Kiyota et Daisuke Niitome) articulés autour de l’hallucinant batteur Akira Kawasaki (ex Nine Days Wonder, dans un style radicalement autre). Mouse on the Keys a d’abord été signé chez Macchu Picchu industries, label du groupe de post/math rock Toe au sein duquel on retrouve également Takaaki Mino – producteur d’An Anxious Object – avant de trouver chez Denovali une distribution plus « internationale ».

« Completed Nihilism », en intro discrète de ce neuf titres, prépare le terrain pour ce qui reste tout de même la claque ultime du disque, le fabuleux « Spectres de Mouse » – construit autour de la batterie impressionnante de Kawasaki. Immédiat, entraînant, tourbillonnant, alliant percussions syncopées, coupées au hachoir et partitions de piano étonnamment fluides, douces, jazzy et mélodiques ; alliant progressisme et classicisme avec une agilité qui ne frise pas seulement le génie, mais l’atteint sans problème. Au point de faire passer le morceau suivant – « Seiren » – pour un titre de second choix, alors que ses cuivres, ses claviers aérés et sa batterie presque tribale par moments l’entraînent dans un univers tout aussi séduisant. « Dirty Realism » et « Forgotten Children » (avec quelques accents ostensiblement nippons) s’étirent pour amener des accords de pianos marquants, fébriles, osant parfois venir caresser des ambiances carrément rock avant de repartir sans crier gare sur des stuctures plus alambiquées – mais en prenant un soin systématique de ne jamais semer l’auditeur en route. « Double Bind » ralentit le temps quelques secondes, pour une interlude apesantie avant de partir dans une jam ultra groovy (on y perçoit d’ailleurs une des rares parties de basse de l’album), et de nous diriger vers un final copieux (les deux titres les plus longs du disque, les deux seuls dépassant les cinq minutes) où se retrouvent dans un grand saladier tous les ingrédients utilisés jusqu’alors : digressions de cuivres, batteries véloces et millimétrées, pianos puissants et raffinés, et groove de guedin. Avec pour finir un artwork soigné, tout de noir et de gris, les textures du livret jouant à merveille sur le mat et le brillant, An Anxious Object est un véritable must-have, tant pour les amateurs du genre que pour ceux qui souhaiteraient se laisser inviter vers des horizonx nouveaux. Et en ce qui me concerne – c’est déjà un des meilleurs disques de l’année.

(Puisque je n’ai pas pu choisir!) exceptionnellement – deux titres en écoute :
1. « Spectres de Mouse »
2. « Forgotten Children »

[audio:http://denovali.com/mouseonthekeys/mp3/spectres.mp3,http://denovali.com/mouseonthekeys/mp3/children.mp3]
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