La maison d’édition française Tristam, vient de rééditer la traduction de « Psychotic Reactions et autres carburateurs flingués« , somme littéraire réunissant les écrits du rock critic nord américain Lester Bangs (1948/1982). Bangs, pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas, fût l’un des premiers journalistes rock et critique musical à avoir donné un style à une écriture consacrée à ce qui représenta (oui, c’est fini, je le crois) une véritable contre-culture véhiculée par une forme musicale alors encore nouvelle. Dès la fin des années 1960, Lester Bangs écrit sur Janis Joplin, le MC5, Lou Reed ou Led Zeppelin et ses phrases sont révolutionnaires. Il s’intéressera ensuite au reggae ou au punk, arrivant à produire des articles de trente pages sur The Clash! Qui dit mieux?
Chez lui tout n’est pas explicite, parfois même pas franchement lisible stricto sensu. Les textes sont des créations à l’instar du travail musical des groupes et artistes qu’il aimait. On le comprendra, la traduction de Psychotic Reactions – paru chez Allia une première fois en 1996- ne fût pas chose facile. On se demandera ainsi quelques fois, si les textes sous nos yeux ne sont pas un délire jaillissant de l’esprit d’un homme qui ne se ménagea que fort peu, jusqu’à y laisser sa propre santé… Qu’importe. Bangs ouvrit une porte. Certains le suivirent.
Installée à Auch, la maison d’édition Tristam, dirigée par Jean-Hubert Gailliot et Sylvie Martigny, soutient en tous les cas cette littérature de l’underground, traversée de fulgurances, et mue par l’amour du rock et de disques devenus objets de culte sous la plume d’un auteur qui dépassa le stade d’un journalisme conventionnel. Le livre fait date, pour le moins, et c’est un incontournable pour la bibliothèque de tout passionné.
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.