Darkside lumineux.
Ayant découvert il y a quatre ou cinq ans The KVB, duo Londonien formé par Nicholas Wood et Kate Day, je suis rapidement devenu accro à leur univers Dark et mélodique, mâtiné de synthétiseurs et de machinedrums analogiques, avec des touches de guitares ciselées, chanté le plus souvent en chœurs. C’est un joli cocktail qui me ramène, entre autre, dans les 80’s. Voilà qui plante le décor.
La soirée est sous le signe de l’électro rock britanniquo-germanique, puisque c’est le duo allemand (encore un) Left for Pleasure qui fait ce soir office de « chauffeur de salle ». Le terme n’est pas forcément le plus approprié, si je veux être honnête. Ceci parce que leur univers, plus martial et froid, n’aurait pas démérité dans des soirées gothiques avec chant féminin incantatoire à la Nightwish ( mais un peu moins convaincant!) , est finalement devenu lancinant sinon cliché au bout d’un quart d’heure…J’ai bien ressenti la différence d’influences entre les deux formations. L’ une venant (en gros) d’un héritage Kraftwerk, mixé avec des sons de l’EBM teuton (Electric Body Music) et The KVB revendiquant de leur côté un univers beaucoup plus large, mix de Joy Division/New Order, Suicide, Echo and The Bunnymen ou The Brian Jonestown Massacre pour ne citer qu’eux. Influences confirmées par Nicholas et Kate , durant notre bref échange près du bar après le concert. Si on peut classer KVB dans un esprit « Cold Wave », leur héritage musical ne les enferme pas tant que ça dans le froid antarctique dans lequel certains seraient tentés de les ranger. Par manque d’habitude du genre surement. Le duo est ailleurs.
KVB sont venus au Trabendo nous présenter leur excellent nouvel album Tremors, qui est déjà en haut de mon top de l’année. Dans une salle un peu timide mais bondée, le duo a démontré tout au long du concert à quel point les deux partenaires ont gagné en maitrise et en épaisseur sur scène. Ils étaient très à l’aise et souriants, sans être exubérants. Nicholas semblait plus ouvert et mordant dans ses interventions de guitares aux effets de delay très néo-psych ; Kat pilotait son arsenal de machines en se dandinant. Des signes de confiance en soi. Le concert s’est joué avec, comme d’habitude et pour rajouter à l’ambiance, des projections d’images vidéo sur l’écran placé derrière les musiciens. Le set était vraiment très bon et hypnotique, comme KVB savent le faire. Le son parfaitement équilibré, fut une alternance de Dark et de passages plus légers. Les sons de basse et les nappes de synthés vous prenaient aux tripes au rythme de la machinedrum. Les riffs de la guitare étaient ciselés comme des griffes dans la nuit, ce qui fouettait les sangs…Et moi je dansais, j’ondulais, pour ce deuxième rendez-vous avec le groupe, en immersion dans ses vibes électroniques.
Le concert finit en rappel avec « Medication » de The Standells, titre figurant sur l’album Artefacts, sorti en 2022 , fait de reprises des groupes 60’s. Puis le déluge bruitiste presque shoegaze de « Dayzed », titre récurrent , est venu en acmé de fin de set. Au total le groupe a déroulé 17 titres de haute volée, avec une générosité que je me dois de souligner. On dit parfois « jamais deux sans trois »… Le troisième rendez-vous est pris! Allez salut maintenant.
Setlist : Tremors / Captives / Always Then / Labyrinths / Awake / Structural Index / Unbound / Unité / Overload / Deep End / Never Enough / Hands / Shadows / From Afar / Above Us / Medication / Dayzed
Photos : Olivier Davantès & Sound of Violence
« Musicien d’alcôves tel un Winslow Leach, mais moins torturé (quoi que!) et sans Swan. Musicalement en solo mais avec ses fantômes. Autre expression artistique: Photographie. Couleur : 50 nuances de noir. Drogues indispensables : Rock’n’roll (quelle qu’en soit l’apparence), des mélodies et un peu de style ! «