Déjà deux semaines que ce nouveau titre de Kae Tempest nous hante comme un spectre à la fois terrifiant et fascinant. Il y a toujours quelque chose d’absolument miraculeux de découvrir un titre par le jeu du hasard et d’autant plus lorsque l’heureuse coincidence se manifeste sur une radio flamande lors d’un trajet de nuit en voiture entre Liège et Lille. Le paysage traversé et la musique semblent alors fusionner pour ouvrir une dimension onirique à la manière de l’intro de Lost Highway sur le « I’m Deranged » de David Bowie.
Si « Salt Coast » s’inscrit désormais dans le domaine du presque obsessionnel de ce côté des écouteurs, c’est parce que le calme spoken word de Kae Tempest tient tout à la fois du dramatique sans pathos que de la poésie lumineuse. Les lancinantes nappes et rythmiques saccadées électro accompagnent tout autant qu’elles répondent au flow des paroles et déclinent l’ensemble en une superbe chanson frissonnante de nuances de noir.
Portrait de Kae Tempest par Thomas Alexander.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.