Jonathan Bree a beau se cacher derrière un masque, c’est bien toute la classe du musicien néo-zélandais qui transpire derrière l’ersatz de collant en spandex collé sur son visage. Il faut écouter « Pre-Code Hollywood », le morceau extrait du futur cinquième album (dont la sortie est prévue début mai) du mannequin humain et s’émerveiller du caractère souverain de ce morceau dans l’univers actuel de la pop musique. De la voix aux nappes de synthétiseurs, aux choeurs féminins en passant par la rythmique tranquille jusqu’aux guitares de Nile Rodgers de Chic, tout pourrait tomber dans la triste escarcelle du cliché ou engendrer un rire moqueur en évoquant une resucée médiocre et cheap des Daftpunk tant les références esthétiques et sonores semblent être prégnantes. Loin de là. Le musicien maîtrise cet équilibre précaire pour délivrer un morceau de crooner qui transcende toutes les époques et autres évidentes influences pour s’imposer comme un classique absolu à la fois intellectuel, raffiné, stylé et totalement sexy. Ce monde ne mérite pas la musique de Jonathan Bree.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.