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Jesu / Infinity

090824aLes multiples sorties de Jesu, projet mené par Justin K. Broadrick qu’on pourrait (tenter de) qualifier d’electro-ambiant-post-metal, ont rarement laissé leur auditoire dans l’indifférence, souvent admirées pour leurs vertus expérimentales (le bonhomme s’est souvent imposé comme découvreur de styles), ou décriées pour leur coté « pop », lancinant, répétitif – voire chiant – par les fans de Godflesh. Infinity est sans doute le travail le plus complet de Jesu à ce jour, renouant avec la lourdeur des débuts sans pour autant délaisser les atmosphères aériennes des récents EPs.

Ce choix de la diversité n’a pas été pris sans le risque de perdre une certaine cohésion, et de faire d’Infinity une espèce de patchwork maladroit, dont les couleurs auraient bien du mal à s’harmoniser. Pour couronner le tout, le format du disque est des plus audacieux, car Infinity se décline sous nulle autre forme qu’une seule et unique piste de quarante-neuf minutes. La raison pour cela est sans doute possible que Broadrick la propose comme une oeuvre au caractère complet et unique, et ne souhaite pas voir son approche divisée ou séparée en pistes de quelques minutes. Choix discutable car musicalement, plusieurs thèmes et mouvements se distinguent clairement et auraient pu faire l’objet d’un titrage un peu plus travaillé.

Il faut se plier au jeu pour apprécier Infinity. Car c’est en effet, au final, un fantastique voyage initiatique dans la vaste discographie de Jesu qu’ il offre, prenant soin de survoler paysages minimalistes aux guitares claires et épurées, montagnes de riffs heavy soutenus par des boites à rythmes au tempo acéré, mélodies saturées allongées, le tout soigneusement enchaîné à l’aide de transitions fluides pour ne pas malmener l’attention de l’auditeur. Et la réciproque est vraie, il faut bien le constater ; chaque mouvement, séparé des autres, semble avoir beaucoup plus de mal à se justifier et s’en trouve de fait moins intense et bien moins intéressant. On pourrait presque dire que ce sont les alternances qui donnent à Infinity sa matière.

Exceptionnellement donc  (pas besoin de dire pourquoi) pas d’extrait en écoute. Pour autant, pas d’énorme surprise, Infinity est un digne héritier : sans temps mort, il devrait plaire aux fans de drone ambiant et à ceux qui cherchaient à retrouver un peu de consistance et de rythme chez Jesu depuis le Silver EP, ou Conqueror.

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