Apparus sur la scène gardoise et vauclusienne il y a deux ans, The Next Door, basés dans la région d’Avignon, ont retenu notre attention dès la première écoute. Sans trop savoir d’où venait le quatuor soutenu à la batterie par l’excellent Stéphane Ros que nous connaissions – par contre – depuis plusieurs années, nous nous sommes intéressés à ces nouveaux venus d’emblée prometteurs. Ros est parti depuis mais The Next Door ont continué, menés par le duo central : Emilie Mouret (guitare et chant) et Bruno Guedj ( basse et seconde voix). L’âme créative du groupe se situe là, nous nous en doutions, dans un binôme mixte et collaboratif uni, autour de l’écriture et de la composition des titres d’un groupe paraissant maitriser son propos artistique si ce n’est, encore, son destin .
Après leur passage au théâtre de L’Eden à Sénas (13), au mois de mars, où ils ont bénéficié d’une résidence d’artistes, nous avons voulu un peu mieux connaître ces amateurs de dream pop et d’indé rock. Après quelques écoutes sur leur facebook, la musique du groupe non dénuée de sophistication, n’est pas restée sans nous évoquer à la fois Archive et Hooverphonic notamment, flirtant ici et là avec le trip hop – style qu’on aurait pu ajouter aux deux étiquettes données précédemment. Le quatuor offre de fait des sensations musicales pas si fréquentes, en regard du grand nombre de groupes régionaux davantage marqués par d’autres influences, telles que garage, néo cold ou néo psychédélisme U.S. Pour en savoir plus, une rencontre et interview avec Bruno Guedj et Emilie Mouret s’imposait.
Dark Globe : On ne vous connaissait pas sur la scène locale avant de vous découvrir dans The Next Door à La Scierie (Avignon). Pouvez-vous vous nous dire quand a commencé le groupe et ce qui a motivé sa formation ?
Bruno Guedj : J‘ai fondé (The) Next Door en 2022 ce qui marque mon retour à la musique après quinze ans d’abstinence! Une furieuse envie je crois (rire)
DG : Vous avez néanmoins des expériences musicales antérieures, est-ce que vous pourriez les décrire en quelques mots ?
Bruno Guedj : Après un cursus complet au conservatoire, j‘ai mal tourné et me suis orienté vers le rock et la musique pour le théâtre. J‘ai eu quelques belles expériences: Loeil, Les balayeurs du désert, Louis 14, le Royal de Luxe…
Emilie Mouret : Je viens du piano classique, mais j’ai commencé à écrire des chansons dès l’adolescence et à écouter du rock. Je me suis donc mise à la guitare, c’est sans doute là que les choses ont mal tourné pour moi aussi. J’ai participé à différents projets en tant qu’autrice et/ou interprète (La Jeanne, Les Guetteurs de Ciel, Call Me Octobre).
DG : Parmi vos influences musicales, lesquelles sont les plus prégnantes selon vous ? Et vous sentez-vous associés à un style musical en particulier ?
Bruno : La découverte pendant ma formation de musique classique du rock d’outre manche, une révélation…Nous nous associons sans doute à la grande famille du rock indé ce qui nous semble être suffisamment large.
Emilie : Oui, on ne veut pas se limiter à un style. Le rock indé ça nous va bien pour le mélange d’influences qu’il permet.
DG : Comment se passe le process d’écriture et de composition ? Votre duo central, Emilie et Bruno, est-il la force essentielle de proposition ?
Bruno : En ce qui concerne l’écriture des textes, nous collaborons étroitement avec Isa Guedj et Dean Simpson pour du sur mesure. Dans ce projet j’amène mes compositions, une ligne de chant, l’harmonie, les claviers, la basse… Ce duo, est avant tout une belle aventure humaine, la chanson prend toute sa dimension avec la voix et la guitare d’Emilie. Nous aimons aussi inviter des musiciens, pour nous ouvrir et provoquer des accidents heureux.
Emilie : En effet, Bruno est vraiment le moteur créatif du projet, et notre complicité a beaucoup participé à en forger l’identité. J’ai l’impression qu’il compose aujourd’hui en se projetant beaucoup dans ce qu’il sait que je vais pouvoir proposer et en faire.
DG : La situation provinciale d’Avignon, est-elle un avantage ou un inconvénient pour le groupe ? Et comment vous situez vous dans la scène locale ?
Bruno : Nous sommes autant du Gard que du Vaucluse, et ce qui est flagrant, c’est qu’il manque vraiment un lieu similaire à la SMAC Paloma sur Avignon. Où l’on pourrait rencontrer, échanger, découvrir, être accompagné…Ça ne favorise sûrement pas une scène locale foisonnante ! Dès que le besoin se fera sentir nous prendrons le large!
DG : Ce qui signifie que vous avez de l’ambition pour ce projet actuel. Comment est-elle?
The Next Door ( ensemble) : Enorme! (rires)
DG : Qui dit ambition, suppose une audience et son accueil. Lors de vos prestations récentes depuis deux ans, comment a réagi le public ?
Emilie : On a vraiment reçu un formidable accueil à chaque fois. À la sortie de notre premier concert, on s’est dit qu’on avait la confirmation que nos morceaux tenaient la route et que (The) Next Door pouvait avoir une belle histoire.
DG : Ce point rejoint encore la question sur « l’ambition », mais comment percevez vous l’avenir musical du groupe ? Concrètement … Etes-vous la « prochaine porte » qu’il faut ouvrir ?
TND: Nous allons sortir un premier single très prochainement (début Juin). Un Ep suivra qui est déjà enregistré, actuellement nous enregistrons d’autres titres. Nous avons très envie de nous produire sur scène le plus souvent possible et élargir notre audience…
The Next Door se produiront lors du DONZAIR FESTIVAL ( Donzère, 26) du 5 au 6 juillet.
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.