Cela fait à peine deux semaines que nous vous avons parlé de Hibou, le projet du jeunot de Seattle, Peter Michel, tout frais avec ses dix neuf ans au compteur et pourtant nous ne résistons pas au désir de vous en resservir déjà une nouvelle louche, afin d’en savoir un peu sur le garçon. Il faut dire que sa surf pop, tout à fait addictive, a la fraicheur d’une brise rafraichissante maritime et des allures de soleil couchant sur une plage californienne; sentiment fort agréable compte tenu des conditions météorologiques actuelles qui tiennent plus de l’expérience saharienne que de l’expédition polaire au milieu des ours blancs. Alors, prends ta serviette, ton maillot de bain et tes tongs, nous partons discuter un brin avec Peter. Et dire que Seattle est supposée être l’une des villes les plus pluvieuses d’Amérique du Nord; des conneries, oui.
C’est vraiment cool d’avoir choisi un mot français pour le nom de ton groupe. Comment as-tu eu cette idée?
Le nom Hibou vient du jour où, tandis que je jouais du ukulélé, un hibou s’est posé à côté de moi et est resté là, immobile, pendant un très long moment. Pour commémorer ce souvenir, un ami m’a acheté un verre en forme de hibou avec à l’intérieur, une carte sur laquelle était écrite le mot « hibou » en français.
Tu jouais de la batterie sur les concerts de Craft Spells, le projet de Justin Vallesteros, que nous aimons beaucoup par ici. Comment vous êtes-vous rencontrés?
J’ai rencontré Justin par l’intermédiaire de mon ami Jack qui joue de la basse pour Craft Spells. Ils pensaient utiliser une boîte à rythmes pendant leur tournée. Justin est monté sur Seattle et après avoir jammé avec eux, ils ont changé d’avis et décidé de m’emmener. Tourner était génial. J’ai découvert tellement de différents endroits et rencontré tant de nouvelles personnes. Je suis vraiment heureux de recommencer avec Hibou.
J’ai lu que tu avais commencé à jouer de la musique très jeune.
Tout à fait. J’ai commencé à prendre des leçons de piano à trois ans et je me suis ensuite mis à la guitare, à la batterie, à la basse. En fait, je me suis intéressé à peu à peu près tous les instruments que j’attrapais entre mes mains. Mon premier vrai groupe s’appelait The Lost Episode. J’ai aussi enregistré avec des gars géniaux comme Thee Emergency et Kay Kay and his Weathered Underground qui ont élargi ma vision du monde musical. Depuis, la musique m’est devenue aussi nécessaire que respirer et je ne peux pas passer une heure sans imaginer une petite mélodie.
Tu peux me dire quelques mots sur ton premier EP trois titres ?
J’ai écrit les trois chansons (“Goose Tree”, “Shaii” et “Shauna’s House”) voici plusieurs années, et c’est la raison pour laquelle ces morceaux sonnent différents du reste de mon répertoire. Pour moi, il s’agissait de combiner de la dance house avec des éléments de rythmiques tropicales.
Glow / Hollow est ton premier single. Ces deux chansons sont plus électroniques que ton travail précédent.
Je suis passé par une très grosse phase EDM qui a en quelque sorte fusionné avec ce style indie surf. C’est de là d’où viennent ces influences. Un label grec très cool appelé Sonic Playground et spécialisé dans la diffusion numérique m’a contacté pour m’expliquer qu’ils désiraient sortir ces morceaux. J’ai accepté et c’est devenu quelque chose de bien plus important que ce à quoi je m’attendais. Autant te dire que je leur en suis extrêmement reconnaissant.
Il semble que tu as vraiment trouvé ton style avec le Dunes EP.
J’adore remarquer comment chaque nouveau titre que je sors est plus évolué que le précédent. Pour l’album, je privilégierai les batteries live et une approche plus analogue de l’enregistrement. J’ai hâte de commencer.
« Nous ne sommes pas signés sur un label pour le moment mais nous espérons bien que quelque chose arrivera bientôt! »
Est-ce que Dunes va sortir sur un support physique? Es-tu entré en contact avec des labels?
Nous devrions recevoir les vinyles de Dunes la semaine prochaine. Nous ne sommes pas signés sur un label pour le moment mais nous espérons bien que quelque chose arrivera bientôt!
Qui a réalisé la vidéo de Above Us?
Mon pote David Burkhart a réalisé cette video. Je l’ai contacté après avoir vu vu le montage qu’il avait fait pour « Glow ». J’ai tellement aimé son travail que je lui ai demandé s’il serait intéressé pour réaliser une autre vidéo et il était plus qu’enthousiaste. Je ne pourrais pas être plus heureux du résultat.
[youtuber youtube=’http://www.youtube.com/watch?v=SJEXA9Xy_jg’]
Tu as monté un groupe et vous avez commencé à faire des concerts récemment. Est-ce que c’est difficile de transformer un projet solo en un véritable groupe? Vous pensez venir nous rendre visite en Europe?
Il y a pas mal de choses à finaliser avec le groupe. Dillon joue de la batterie avec Lures, une formation dont on parle aussi pas mal en ce moment donc il lui est parfois difficile de trouver du temps pour les répétitions et les concerts. Bill, qui joue de la guitare, est actuellement en Europe, en conséquence, nous avons du lui trouver un remplaçant. Et c’est finalement Javier de Craft Spells qui remplira son rôle. Mais, dans l’ensemble, tout fonctionne plutôt bien. Pour ce qui est de tourner en Europe, je crois que nous viendrons en hiver.
« J’ai envie de démarrer la tournée aussitôt que possible, jouer dans des festivals et réaliser encore plus de vidéos et de musique. J’ai vraiment hâte de voir où tout cela va m’emmener. »
Quels sont tes plans pour le reste de l’année?
J’ai envie de démarrer la tournée aussitôt que possible, jouer dans des festivals et réaliser encore plus de vidéos et de musique. J’ai vraiment hâte de voir où tout cela va m’emmener.
Tu vis à Seattle. C’est difficile de jouer de la surf pop aussi lumineuse dans ce qui reste, aux yeux de beaucoup, la capitale du grunge?
Pas du tout. Seattle est un melting pot des styles musicaux. Il y a un toujours un endroit pour la musique que tu apprécies. C’est l’une des choses que j’adore à propos de cette ville.
Je suis à Seattle pour la journée et tu es mon guide touristique. Où m’emmènes-tu?
Discovery Park. Toute la journée.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.
Hibou – « Désir »
[…] musicien originaire de Seattle que nous suivons depuis pas mal de temps puisque nous l’avions interviewé dès… 2013. Le jeune homme aura, dès ses débuts et depuis trois albums, conservé une […]