Le 4 Février 2020, soit l’équivalent aujourd’hui d’une éternité, je prends le TGV, direction la salle de Supersonic à Paris pour assister à ce qui sera déjà l’un de mes derniers concerts de l’année. Il faut dire que l’occasion tient de l’immanquable: c’est Hibou qui joue ce soir pour sa toute première tournée européenne. Hibou est le groupe de Peter Michel, musicien originaire de Seattle que nous suivons depuis pas mal de temps puisque nous l’avions interviewé dès… 2013. Le jeune homme aura, dès ses débuts et depuis trois albums, conservé une ligne directrice musicale tout à la fois lumineuse, rêveuse, quelquefois parcourue de pralines roses psychédélique et juste totalement catchy. Ce délicieux mélange se retrouvera sur la scène du Supersonic pour un set débordant de plaisir et survolté (vous pouvez jeter un coup d’oeil à celui-ci ici et en profiter pour admirer le juste parfait head banging d’un spectateur entre 07:03 et 07:15; fabuleux résumé à lui tout seul de la soirée).
Mais à partir de ce qui ne devait être qu’une date de concert se dessinera une encore plus jolie histoire. De retour aux Etats-Unis, Peter Michel apprendra notre langue pour s’essayer à écrire des paroles et de la poésie en français. « Désir » est le résultat de ce travail . Si musicalement, le musicien étonne par sa capacité à sortir des morceaux toujours aussi accrocheurs, ses textes dévoilent, désormais au grand jour pour une oreille francophone, une écriture délibérément naïve et ancrée dans le champ lexical naturaliste. Mais, surtout, la voix de Michel , appuyée ici par celle de Luha, s’adapte au vocabulaire français autant que son style musical et cela sans vraiment forcer ou choquer, de manière harmonieuse pour un résultat tout à la fois mélancolique et romantique. Enfin et surtout, « Désir » annonce aussi l’arrivée du musicien en France au mois de Mai pour un séjour qui s’annonce cette fois-ci bien plus long qu’une unique date de concert. Bienvenue en France, Peter.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.