Le projet de Nick Talbot est de nouveau sur le devant de la scène, avec ce nouvel album intitulé The western lands. Ce groupe m’avait séduit avec le précédent disque Fires in distant buildings, ainsi que sur scène – car même si rien de vraiment exceptionnel ne s’était produit sur le pont la marquise ce soir de 2006, la sensibilité à fleur de peau du jeune anglais transpirait déjà dans ses chansons, d’un rock au lyrisme omniprésent et inévitable.
Et on y est complètement: The western lands enfonce le clou. Gravenhurst livre en introduction Saints, un titre doux, fleuri d’arpèges de guitares et d’une voix doucereuse et monotone, et un ton de confidence règne déjà sur l’album. She dances quitte cette pièce mi-close pour aller vers un son plus psychédélique, au tempo soutenu. Après une longue intro remplie d’harmoniques, son crescendo s’élève vers des sonorités plus rock et amène au puissant Hollow Man. Le reste du disque se déroule à merveille, les titres lents et intimes laissant place aux déferlantes sonores et distordues, toujours dans des enchaînements maitrisés, comme pour ne jamais brusquer l’auditeur.
Nick Talbot fait preuve, encore une fois, d’un songwriting élégant, subtil, accessible, presque évident; le premier single, Trust, en est une photo agrandie. Les chansons y sont comme ces idées, ces choses qui vous traversent l’esprit, auxquelles vous n’aviez jamais pensé, mais qui vous font vous dire en vous même « mais oui, bien sur… C’est çà. ». Comme cette phrase, remplie de sens: « Trust is a hard thing to come by these days ».
Frais comme un bon petit fromage blanc (désolé pour la comparaison, mais il est treize heures, je n’ai pas encore mangé et la faim se fait sentir), et pourtant rempli de références – les Smiths et Sonic Youth (pour ne parler que d’eux) ne semblent jamais trop loin – le disque de ces jeunes anglais est une des très bonnes recettes de ce mois de septembre. Qui plus est, le groupe revient nous rendre une petite visite! La bonne nouvelle, c’est qu’ils seront en France en novembre (à Toulouse le 13, à Bordeaux le 14, à Paris le 15, à Lyon le 16, et à Lille le 17). La mauvaise, c’est que Pinback a la mauvaise idée de jouer à Bourgoin-Jallieu (Les abattoirs) le même soir qu’eux à Lyon (MJC Oullins). C’est pas souvent, mais là il va falloir prendre une décision…
En écoute: « Hourglass »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/Gravenhurst_Hourglass.mp3]cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).