Entre Rhône et Saône, les années 2000 portent, pour celles et ceux qui les ont vécues, le goût prononcé de la nostalgie notamment grâce à Selar : projet musical de Sébastien G. entre Pavement et Sebadoh, road movie sonore capable de réimaginer les collines de la Croix-Rousse et de Fourvière en plaines du grand Ouest américain. À l’orée des années 2010, après tout de même quatre albums, Sebastien décide pourtant d’effectuer un discret seppuku musical sur son projet.
Pour autant, il n’est pas question pour lui d’abandonner la musique. Un temps bassiste des Purple Lords (autre légende musicale locale) puis de leur réinvention en Aliasing Phrase (trio nourri au Velvet, au punk new-yorkais et à l’indie rock 90’s), Sébastien amorce ensuite son propre cycle de réincarnation musicale digne des doctrines bouddhistes. Émerge donc au mois de juin, de façon un peu inattendue mais pour notre plus grand bonheur, G.S. Larse, une anagramme pas très discrète de Selar et où les initiales G. et S. représentent en réalité les complices de toujours : Gaël (guitares) et Sébastien.
Reposant sur toute cette symbolique, cette itération témoigne d’un lien indissociable avec le passé et d’une histoire musicale pas vraiment terminée comme en témoigne cet emballant « February Girl » qui renoue avec les meilleures recettes d’antan : déboulé pop-rock à la mélodie imparable, claviers rétro impeccables et univers musical déjà établi et cohérent jusqu’à l’image d’illustration du morceau qui reprend les codes des pochettes de Selar. L’ensemble évoque le plaisir et rappelle les couleurs des retrouvailles inespérées et bienheureuses.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.