Si les accointances entre les norvégiens de Flunk et l’auteur de ces quelques lignes sont de notoriété publique (si tant est que celui puisse intéresser quelqu’un), je ne m’étais jamais vraiment penché avec un sérieux intérêt sur le side-project de Ulf Nygaard, programmateur et chanteur du susdit groupe. Notons tout de même la complexité de précisément définir le side de quelque chose lorsque l’objet en question précède le suivant. Car Folk & Røvere (un nom tiré du titre d’un livre pour enfants) est né en 1994, c’est à dire bien avant les débuts de Flunk. Ce projet parallèle (terme sans doute plus approprié) semble être l’espace de jeu musical idéal de Nygaard pour expérimenter, accueillir des invités et dans lequel le chant se conjuguerait en norvégien. Parmi ce matériel, c’est « Englestøv » traduisible par « poussière d’ange« , qui débarqua voici quelques jours dans ma playlist aléatoire YouTube; chanson de saison puisque écrite un matin de Noël après une longue nuit sans sommeil tandis que les flocons de neige tombaient sur Oslo. Et ce qui se retrouve dans ce titre, au-delà de la présence de deux collègues de Flunk (Jo Bakke à la guitare et Anja Øyen Vister en backing vocals) c’est cette sorte de latence electropop calme et addictive, cette indolence hypnotique portée par la voix chaude de Ulf Nygaard pour un résultat à nouveau en clair obscur; un délicat dégradé entre les ténèbres du ciel scandinave et le manteau de neige immaculé.
Grand consommateur de Baby Carottes et de sorbets au yuzu, j’assume fièrement mon ultra dépendance au doux-amer, à l’électropop bancale et chétive, aux musiciens petits bras ainsi qu’aux formes épurées du grand Steve Ditko. A part cela? Il y avait péno sur Nilmar.