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Disques

Film School / Hideout

Les californiens de Film School n’en sont pas tout à fait à leur premier essai avec Hideout: ce quintet formé à la fin des années 90 par des membres de Fuck et de Pavement a eu le temps de sortir un album en 2001, et quelques EPs depuis, avant de sortir leur éponyme chez Beggars en 2006. Rebelote avec un disque tout a fait d’actualité, même si les sonorités évoquent clairement celles des vingt dernières années.
En tout cas, première constatation, il fait bien sombre dans cette école…

A l’époque où Interpol et quelques autres règnent en maître sur le royaume de la musique indé, on trouve ça et là des formations toutes aussi talentueuses mais qui – dirons nous – abordent le travail sonore d’une façon un peu plus originale, voire risquée. Impossible de ne pas citer I Love You But I’ve Chosen Darkness, et il semble que Film School soit également de ceux-ci. Il y a de nombreuses similitudes entre les dernières oeuvres discographiques de ces deux groupes: un goût certain pour les ambiances froides et sombres, incarnées par des guitares monocordes, rappelant (parallèle facile je vous l’accorde) le shoegazing de My Bloody Valentine, ou celui un peu plus rythmé de The Jesus and Mary Chain, comme ici sur Compare, comme sur l’excellent Two kinds – ou encore Must try easier et Buzzard scout (que leurs courtes durées relèguent toutefois au rang d’interlude).

Mais voilà, soutenues par les lignes de clavier longues et étirées, et un son de basse on ne peut plus rond, les mélodies et la voix de Greg Bertens (qui rappelle vraiment celle de Christian Goyer par moments) se laissent aussi emporter vers des horizons plus énergiques et au tempo plus rapide: l’intro Dear me, le très noisy Sick hipster nursed by suicide girl et son final de distos orgasmiques, ou l’épileptique Lectric, rempli de ses guitares reverbérées pour le moins indisciplinées. Plutôt bien construit, l’album de Film School ne révolutionne pas le genre mais il procure un réel plaisir à l’écoute. Et puis, on ne va pas se mentir entre nous: quand on a connu les nineties, ça fait toujours plaisir de voir qu’aujourd’hui les majors de « l’industrie du disque », aussi hardies soient-elles, sont dans leurs moments lucides (ou pas) capables de nous sortir autre chose que Linkin Park.

En écoute: « Sick Hipster Nursed By Suicide Girl »

[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/FilmSchool_SickHipsterNursedBySuicideGirl.mp3]
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