Après un trois titres prometteur sorti en 2005 dont le format flirtait presque avec le LP (la durée en avoisinait les quarante-cinq minutes), les Allemands de Daturah reviennent avec un album quelque peu plus abouti et au format plus « conventionnel » – cette fois ci il ne se découpe qu’en cinq titres!
Reverie (c’est le titre de ce nouvel opus) fait dans le post rock progressif et rythmé, tout en gardant un coté lancinant et atmosphérique. Une sorte d’hybride frénetique entre Red Sparowes et Maserati?
« Reverie » est un nom bien choisi pour cet album: il est assez facile de se laisser aller au gré des changements et des variations de tempo, et si encore une fois le coté déstructuré n’a ici non plus rien de très innovant, comme l’utilisation de voix samplées (empruntées à divers films ça et là) le coté résolument entraînant de certains titres (Hybrisma et sa mélodie de guitare absolument imparable, ou encore Deep B Flat qui démarre bille en tête) le rendent suffisamment intéressant pour ne pas le classer au milieu de ces disques obscurs dont on se lasse au bout de quelques écoutes. Le style de Daturah est unique et particulièrement efficace; un peu comme si Explosions In The Sky, après une bonne cure de caféïne, oubliait un peu le son clair et cristallin pour laisser cracher ses pédales de distortion. La batterie n’est pas en reste, et la rapidité du jeu laisse à la section rythmique le loisir de prendre quelques libertés: roulements et autres enchaînements sont foison, oubliez pour quelque temps les rythmiques lourdes et plombées pour revenir un instant à l’essence du post-rock: le rock lui même!
Sans révolution, Daturah affirme et revendique son style avec ce nouveau disque (disponible en vinyle en double LP). Le groupe sera en tournée en avril. En écoute, Hybrisma, que tu peux récupérer sur le site officiel ici-même.
En écoute: « Hybrisma »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/Daturah_Hybrisma.mp3]cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).