On s’est si longtemps et souvent plaint d’un vide culturel (et musical) intersidéral dans notre bonne vieille capitale des Gaules dans le courant des années 1990/ début 2000 qu’on en a presque oublié aujourd’hui comme la situation s’est améliorée ces dernières années. Puisqu’on en parle, disons bien fort qu’on s’apprête à faire de ce coté là un grand pas en arrière – l’avenir des deux acteurs principaux des musiques dites « indépendantes » à Lyon intramuros que sont le Grrnd Zero et le Sonic étant aujourd’hui très incertain, les premiers ayant reçu un avis d’expulsion des locaux qu’ils occupent (on y revient juste après dans un article dédié) et le second, qui voyant l’expiration de son bail se profiler à l’horizon, risque également de se trouver purement et simplement sans lieu de diffusion.
L’avantage – tout relatif – d’avoir vu notre ville se sortir progressivement, entre 2000 et 2005, de cette situation de pénurie de concerts dits « underground », c’est que le noyau dur des acteurs de ce milieu, dans une certaine mesure, semble avoir travaillé de concert – justement – et qu’on ne s’est ainsi pas retrouvé du jour au lendemain au milieu d’une multitude d’innombrables petites salles obscures gérant leur programmation de façon autarcique; c’est aussi que les programmateurs se connaissent, et travaillent même main dans la main sur des évènements ponctuels. Il arrive donc assez rarement que deux concerts immanquables se profilent le même soir (tout est de plus histoire de goût, on est d’accord) mais parfois, faute de faire autrement, l’agenda nous impose un choix cornélien entre deux groupes que l’on s’était juré solennellement de ne pas manquer. On se souvient de quelques soirées comme çà, notamment une où il avait fallu trancher entre Pinback et Gravenhurst… Cruel.
Voilà donc le but avoué de cette nouvelle rubrique, qu’on espère ne pas avoir à alimenter trop souvent: pointer du doigt les jours concernés par deux concerts simultanés particulièrement aguicheurs (et qu’on vous recommande donc tous deux chaudement, inutile de le préciser) et vous donner avec un peu d’humour, tant qu’à faire, les cartes en main pour faire un choix mûr, informé et réfléchi.
MERCREDI 26 OCTOBRE 2011
Sur le ring…
…à ma droite: Chokebore, poids lourd, favori.
…à ma gauche: Dirty Beaches, poids plume, challenger
DIRTY BEACHES | CHOKEBORE | |
lieu | Sonic | Epicerie Moderne |
genre | Experimental lo-fi surf music | Rock noisy culte |
Expérience | 2 ans, 1 album, 2 EPs (+ plusieurs autoprods) | 18 années, 6 albums, 4 EPs |
Point fort | Créatif, original, seul | Son statut de groupe culte indétrônable! |
Point faible | avec le lo-fi c’est toujours un peu quitte ou double | Reformation… |
Prix du billet | env. 8 € | env. 17 € |
J’irai… | parce que son album Badlands est une des meilleures surprises de 2011, tout comme son split avec Ela Orleans | Pour les vannes de Troy Von Balthazar – et pour entendre The Perfect Date en live (qui est un fantasme inassouvi) |
Je n’irai pas… | parce que tous mes potes seront à l’Epicerie | parce que toutes les voitures pour l’Epicerie seront pleines |
Ecouter… | « Lord Knows Best » |
« Lawsuit » |
cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).