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Disques

Cabane / Brûlée

Deuxième lp du belge Thomas Jean Henri, Cabane est chargé d’une émotion qui émeut et montre une fragilité qui ne peut m’empêcher de songer à ce que je ressentis en écoutant Nick Drake pour la première fois.

En 2020 Cabane -nom utilisé par Thomas Jean Henri pour désigner son œuvre musicale – publiait  “Grande est la maison” , clin d’œil à peine déguisé au confinement de l’époque. Le folk orchestral en était plein de charme, de subtilité et l’artiste belge séduisit son premier public avec cet opus plus ou moins passé inaperçu par ici, ce qui n’enlevait à ses qualités. Master piece premier et remarquable, réalisé avec quelques ami(e)s, l’album qui connut une longue gestation attendait une suite idoine à sa splendeur inaugurale.

La chose est faite avec Brûlée qui continue à porter haut musique d’obédience folk et orchestrations sophistiquées. Thomas Jean Henri – retenez son nom – s’entoure ici au chant de voix magnifiant ses compositions. Ce sont l’américain Will Oldham ainsi que les anglais Kate Stables et Sam Genders qui s’en chargent essentiellement, pour poser les mots et les phrases du bruxellois sur les guitares et quatuors à cordes qui se passent sans difficulté de section rythmique.

Deuxième volet d’une trilogie, le disque décrit un univers, pour le moins, et il est un univers en soi. Lequel relève à la fois de l’americana, de la country revisitée et d’un renouveau folk. A Bruxelles on peut aussi convoquer Thoreau et Walt Whitman, surtout en ce mois de janvier froid et enneigé, où les hauteurs de Forest et de L’Altitude 100 sont recouvertes d’un lit blanc de neige. Une cabane s’impose.

Artiste pluriel, l’ancien producteur de Stromae qui est aussi photographe, réalise avec Brûlée une dizaine d’images sonores qui depeignent un monde intérieur d’une belle richesse, aux recoins lumineux. Nul besoin de tapage ou de démonstration intempestive, nous sommes dans le sensible et dans l’art. A vous de visiter ces moments du beau que n’auraient pas rejetés Mark Hollis et Robert Wyatt, auxquels on ne peut que penser…

photo par Jean Van Cottom

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