Le 19 février 1980, Bon Scott quitte ce monde après avoir passé une soirée de beuverie intense dans le quartier de Camden Town à Londres. Un de ses amis a eu l’idée lumineuse de le laisser dormir dans sa Renault 5, seulement recouvert d’une couverture dans cette glaciale nuit hivernale. Il est « dead on arrival » lorsqu’on l’amène à l’hôpital le matin, victime d’une surdose d’alcool.
Bon est alors au sommet de son art. Avec les frères Malcolm et Angus Young à la guitare, Cliff Williams à la basse et Phil Rudd à la batterie, ils forment un des groupes les plus électrisant du moment : AC/DC.
Ce groupe de rock australien vient d’atteindre le Graal en conquérant l’Amérique avec son dernier album Highway To Hell publié en 1979. Depuis cinq ans, les cinq musiciens courent après la gloire, enchainant les albums et les tournée marathons, ne s’offrant que quelques misérables jours de repos par an pour les fêtes de Noël. Le producteur Mutt Lange et son ingénieur Tony Platt, qui produisent et enregistrent Highway To Hell, ont réussi à donner une coloration pop au groupe sans perdre leurs origines blues si chères à Malcolm, véritable âme de la bande.
La personnalité de Bon Scott, en tant que chanteur et front man, marque durablement les esprits. Ses textes à doubles sens, sans équivoque, sa grande gueule et son jeu de scène hypnotique, torse nue et micro en main, le font entrer de son vivant parmi les légendes du rock. Mais derrière ses airs de rock star ultime, le garçon est un véritable amour. Personne ne peut dire du mal de lui. Il a le cœur sur la main et s’inquiète toujours du bien être de ses amis ou de ses proches. Un mec bien !
Il faut dire qu’avant d’intégrer AC/DC en 1974, il a pas mal bourlingué dans divers groupes et notamment The Valentines, combo hippie dans lequel il perfectionne sa technique avec des harmonies vocales. Comme les frères Young, il est né en Ecosse avant que sa famille ne s’envole vers l’eldorado australien au début des années 1950. Il découvre la musique, et plus particulièrement la batterie, lorsqu’il est enfermé dans une maison de correction pour des délits mineurs. Honteux, durant cette période d’incarcération, il refuse catégoriquement de voir ses parents qu’il n’ose plus regarder en face. Ce chemin de vie le rapproche des frères Young, eux aussi issus d’un milieu prolétaire, créant ainsi une cohésion rarement vue à ce niveau d’implication. AC/DC est une grande famille.
Lorsque Malcolm et Angus apprennent la mort de leur ami, ils pensent que leur rêve prend fin. Il va falloir l’intervention et la bénédiction de Chick, le père du chanteur, pour que les deux frères trouvent la force de continuer. Le fameux Back In Black va être leur hommage. L’héritage de Bon Scott perdure encore de nos jours, preuve en est dans le clip de « Trough The Mists Of Time », un des derniers singles d’AC/DC, qui fait renaître le temps de quelques images son chanteur emblématique.
La mort de Bon Scott reste entourée de mystère. Alistair Kinnear, le dernier ami à l’avoir vu et qui l’a laisser s’endormir dans sa voiture, n’a jamais été très prolixe sur les circonstances de ce drame. Il a disparu en mer il y a quelques années, avant d’être déclaré mort quelques temps après sans que l’ont ait retrouvé son corps. Certaines personnes présentes à cette dernière soirée suggèrent que Bon aurait touché à la cocaïne, ce qui semble peu probable car il carburait à l’herbe et à l’alcool. Quoi qu’il en soit, en ce jour du 19 février 1980, le rock perdait un de ses plus dignes représentants à l’âge de 33 ans.
Amateur et pratiquant de musiques rythmées et de tout ce qui va vite. A ainsi sévi sur ampli Orange et Strat comme sur vélo de course à trois plateaux en côtes et descentes. Rêve de Formule 1 (pas l’hôtel) sur la Riviera. L’adolescent qui sommeille toujours en lui relit souvent des vieux Rock & Folk.