Voilà quelques temps que la rubrique « Chroniques » n’avait pas bougé. Il faut croire que j’attendais une bonne raison d’y apporter une petite contribution, et le dernier album de Blackstrobe semble en être une parfaite… Blackstrobe est à l’origine constitué du producteur Arnaud Rebotini et du DJ Ivan Smagghe. Ce dernier a quitté le projet il y a peu, et Rebotini s’est donc entouré de musiciens pour donner jour à ce brûlot rock-electro qu’est BYOC. Je suis loin d’être un connaisseur en musique électronique – mais je retrouve dans ce disque des influences multiples et une identité non moins affirmée…
Et avec Brenn di ega kjerke, titre d’intro, c’est un rythme assez « dancefloor » qui ouvre le bal. Les guitares font leur apparition, comme une déferlante, voire plusieurs en fait – puisque couche apres couche, les guitares distordues finnissent par envahir littéralement l’espace sonore. Toute en montée, l’intro installe l’ambiance pour la suite du disque – non moins intéressante – où se succèdent les chansons pop, rock ou carrément indus, pouvant rappeler tour à tour Nitzer Ebb, Depeche Mode, période « sombre » (Shining Black Star) ou Nine Inch Nails époque Pretty hate machine (I’m a man, avec son étonnant petit coté « John Lee Hooker »!). Le groupe n’oublie pas les heures « clubbing » qui lui semblent chères et les beats bien dansants sont omniprésents (Last club on earth, Buzz buzz buzz) tout comme quelques sonorités metal, quand la double grosse caisse semble se mélanger au beats électroniques. Et pour varier les plaisirs, ou faire redescendre la pression, Rebotini s’autorise même quelques « ralentis » attaquées au piano (Crave for speed, ou Lady 13 et son rythme soutenu) qui n’auraient pas fait tache sur un CD de remixes de NIN (on se rappelle le disque bonus de And all that could have been).
Même si c’est quelque peu réducteur de le décrire ainsi, Burn your own church est donc un disque de rock electro tout a fait accessible, et pourtant loin de livrer tous ses secrets à la première écoute – ce que je peux (avis personnel) reprocher à beaucoup de disques du genre… A conseiller à tous ceux qui veulent élargir un peu leur horizon musical à des sonorités plus digitales.
En écoute: « Brenn di Ega Kjerke »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/BlackStrobe_BrennDiEgaKjerke.mp3]cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).