Nous sommes arrivés tôt au théâtre antique de Fourvière avec l’envie de ne pas perdre une miette de ce concert tant attendu du groupe écossais Belle and Sebastian, qui jouait hier soir pour la première fois à Lyon. Avant l’ouverture des portes, nous patientons et rencontrons un couple qui nous annonce venir de Caen pour voir les Nits, groupe qui partage l’affiche avec B&S ce soir. Passionnés, ils nous transmettent leur impatience et leur discours pique notre curiosité…
Nous découvrons donc sur scène les Nits, excentriques et élégants à la fois. Leur prestation nous plaît beaucoup : une pop un brin déjantée avec des plages atmosphériques aux touches industrielle, classique ou un peu psychédélique, toujours bien en place et même émouvante par moments. Le trio d’Amsterdam, dont la cohésion musicale nous impressionne, a le sourire aux lèvres, et son enthousiasme est clairement communicatif. Henke Ofstede, chanteur, prend le temps d’expliquer la signification de chaque titre et on remarque que le groupe sait adapter son set au public de ce soir, dont beaucoup sont là pour la tête d’affiche. C’est tout à son honneur (et celui de quarante années de carrière), et le groupe ne manque pas de séduire cette partie de l’audience : il a déjà depuis bien longtemps l’adhésion des autres, dont certains sont venus de loin comme nous le constations un peu plus haut dans ces lignes.
Le concert de B&S s’ouvre sur « Nobody’s Empire », extrait de leur avant dernier album. Le ton est donné : enjoué et généreux ! Sur scène, l’équipe semble au complet : Stuart Murdoch et ses acolytes offrent un concert généreux et émouvant à bien des égards devant un public qui semble, pour la plupart, suivre le groupe depuis des années…
Cette visite à Lyon est une première et les membres du groupe ont l’air heureux d’être ici, à Fourvière. Une pause diapo commentée par Stuart retrace leur visite de l’après-midi dans le Vieux Lyon : une vue du Funiculaire, une photo de l’aviateur et écrivain Antoine de St Exupéry, une image du personnage de Ratatouille pour évoquer leur rencontre avec des rats des villes (!) et surtout la gastronomie Lyonnaise.
Le théâtre n’est pas tout-à-fait complet, mais l’ambiance est joyeuse et la fosse dansante. Il faut dire que B&S enchaîne les morceaux et sait faire plaisir à son public en puisant dans leur répertoire de nombreux titres qui ont fait sa notoriété dans la sphère pop, sans oublier des chansons plus récentes.
La formation enchaîne les moments touchants, sur « I’ll Be Your Pilot » (introduit avec une image du Petit Prince, et dédicacé au fils du chanteur), « Piazza NY Catcher » (en référence aux débuts de son histoire d’amour avec sa femme), ou « Get Me Away I’m Dying » (du sublime album If You’re Feeling Sinister) ; engagés, avec « Poor Boy » (Dédié cette fois à Donald Trump – « Poor deluted boy… » – en référence à ses récentes déclarations sur l’Europe, « principal enemi des Etats Unis »). Et puis, il se fait dansant avec « Funny Little Frog », « Sukie at the Graveyard » ou encore « The Boy With The Arab Strap », morceau sur lequel le groupe invite traditionnellement une partie du public à venir danser sur scène. Un moment de partage très joyeux.
Le concert se termine avec le fameux lancer de coussins sur le morceau « Judy And The Dream of Horses », un morceau qui à lui seul pourrait résumer l’univers de B&S : dansant, mais aussi mélancolique et onirique, toujours généreux.
Crédits photos & vidéos : Lionel
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