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( Bad ) News – David Johansen ( 9 janvier 1950 / 28 février 2025)

On l’a d’abord lu, sans trop y croire, sur les fan ‘pages de Morrissey ( un de ses plus grands fans) ce 1er mars dans la matinée… « RIP David Johansen« , était-il écrit … Puis la presse, et non les réseaux sociaux, a annoncé la triste nouvelle: David Johansen, la voix des New York Dolls, est décédé le 28 février à l’âge de 75 ans. Ce décès est consécutif à un cancer longtemps tenu secret et annoncé au public il y a très peu de temps… D’où notre surprise et, un moment, notre doute sur la véracité de l’information… Mais Johansen était, hélas, effectivement malade, en phase 4, atteint d’une tumeur au cerveau de développement récent. Alité dans son appartement de Staten Island on le voit, sur un court message vidéo, s’adresser à ses fans, le 15 février, pour solliciter une aide financière participative en regard du coût très élevé des soins dont il avait besoin. Lugubre… L’aventure s’est définitivement terminée hier.

Johansen était le front man du plus déjanté des groupes new yorkais, apparu en 1972 sur la scène nord américaine puis explosé ( voire implosé) en 1977. Au moment même où la vague punk qu’il contribua très largement à initier, faisait sonner ses premiers accords des deux côtés de l’Atlantique. Les NYD étaient glam, trash, junkies et provocateurs, punks à cheveux longs juchés sur des talons de drag queens… Des acteurs d’un théâtre rock et urbain, ouvertement malsain mais sans doute salutaire à sa façon. Attaquer le mal par le mal? Oui, si tant est, toutefois, qu’il y ait eu la réelle conscience d’un engagement dans les actes de ces rockers hors système et artistiquement loin du main stream des seventies …

En 1972 Johansen a 22 ans. Entouré notamment de Syl Sylvain et de Johnny Thunders, il fonde les NYD qui n’ont d’autre idée que de déranger ou perturber le paysage rock du moment. Batterie lourde, guitares saturées et son poussé aux limites, les Dolls abordent de plus, tambours battants, des thèmes peu convenus. Au travers d’eux la catharsis peut être à l’œuvre : on doit se purger des démons de l’âme humaine en les écoutant. Les londoniens des Sex Pistols s’en inspireront, musicalement (écoutez la guitare de Steve Jones), ainsi que par leurs outrances scéniques. D’ailleurs, Malcom Mac Laren qui les manage, ne tenta t-il pas un peu plus tôt de prendre en main le destin des New York Dolls? L’entreprise capota… Johansen et sa bande n’étaient ni communistes, ni situs… Mac Laren n’avait sans doute rien compris au groupe, qui les contraint à se caricaturer bien plus qu’à développer leur potentiel. Ils se sabordèrent cinq ans après leurs débuts, non sans laisser de traces sur une génération de musiciens et de fans de musique rock. Un certain Steven Patrick Morrissey , avant de devenir chanteur de The Smiths, écrivit des lettres enflammées sur le groupe aux magazines anglais et créa le fan-club britannique du combo new yorkais si volontiers outrancier et encore peu connu.

Post New York Dolls, David Johansen entama une carrière solo. Débutée en 1980 sous le nom de Johansen, puis en utilisant le pseudo de Buster Poindexter, elle n’eut pas véritablement l’éclat espéré. A moins que personne n’en attendit rien, ce qui est tout à fait possible. Il reçut un succès d’estime à de rares exceptions près. On le verra ensuite souvent au cinéma, particulièrement dans des seconds rôles ou aux côtés de Bill Murray dans Fantômes en fête (1988). En 2023, Martin Scorcese lui a consacré le documentaire  Personality Crisis : One Night Only, basé sur un spectacle de son alias Buster Poindexter.

En 2025 et probablement pour une ou deux décennies de musique rock, on se souviendra surtout de lui pour l’album New York Dolls, sortit en 1973, pierre d’angle pour l’un des grands virages de l’histoire du Rock and Roll. Sur ce disque culte faisant partie de la mythologie rock, le visage de Johansen grimmé et maquillé, illustre avec ceux des autres Dolls, la pochette au titre tracé en rose vif par un tube de rouge à lèvres épais. L’image annonçait le programme … Après Johnny Thunders en 1991, Jerry Nolan en 1992, Arthur Kane en 2004 et Syl Sylvain en 2021, David Johansen était le dernier des New York Dolls encore vivant.

Pour aller plus loin, notre article Insight

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