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Live Reports

Animal Triste / Le 106 ( Rouen) / 21 février 2025

Vendredi 21 février dernier, tous les amateurs de musique indépendante que compte Rouen s’étaient donnés rendez-vous au 106, SMAC de l’agglomération rouennaise. Les lieux proposaient d’y voir Animal Triste, les enfants du pays, tout juste sortis d’une semaine de résidence préparatoire à la tournée promotionnelle de leur nouvel album Jericho,  à paraître le 7 mars prochain.

Animal Triste est ce qu’on appelle un super-groupe. C’est à dire qu’il est constitué de membres de La Maison Tellier (Yannick au chant et Sébastien aux guitares électriques), de Radiosofa (Mathieu à la batterie et Fabien à la guitare), que complètent deux musiciens dont on apprend les noms ou pseudos avant le set: il s’agit de Darko aux claviers et guitares et de Cédric à la basse, amis de longue date des quatre autres. Animal Triste est aussi une longue histoire.

Comme son nom l’indique, le sextet délivre quoiqu’il en soit, un rock animal, sombre et brutal. Tandis que les trois guitares se répondent dans un mur du son qui va occuper toutes les fréquences, la section rythmique martèle impeccablement les chansons, appuyant la noirceur d’une musique au-dessus de laquelle ressort la voix puissante et habitée d’un chanteur incroyablement charismatique. L’ombre de Jim Morrison n’est pas très loin, on pourrait la percevoir en filigrane ou filagramme comme il se dirait en joaillerie… Il y a des liens ténus…

Les chansons , écrites en anglais, évoquent souvent le rock psychédélique des Black Rebel Motorcycle Club (dont le chanteur guitariste Peter Hayes fait une apparition sur le dernier album), le blues-rock du Jon Spencer Blues Explosion, et virent parfois au garage psychédélique façon Brian Jonestown Massacre. Plus étonnant dans cet univers musical aux dominantes dark, on croise également Bruce Springsteen, le temps d’une reprise de « Dancing in the Dark » … Selon le groupe, The Boss est un modèle de force et d’optimisme que les musiciens ont toujours aimé. Une sorte de référence intemporelle positive. On les croit … Lors de ce concert au 106 bondé de fans, le groupe a interprété les derniers titres de l’album à venir, dont un « Avé Satan » provocateur ou « Homecoming King » , ainsi que d’excellents morceaux extraits des deux premiers albums. On reconnaîtra ainsi les très réussis « Tell me how bad I am »  et « Mary Full Of Grace », titres d’une ironie sombre…

Sur scène, les musiciens semblent prendre beaucoup de plaisir à jouer ensemble, se déchainant sur leurs instruments tandis que le chanteur, très à son aise, paraîtra plusieurs fois possédé: le « Avé Satan » est poussé à son paroxysme et l’expressivité du frontman va y atteindre son acmé… Le public suit, il est venu pour ça.

Au bout d’une heure intense et sonore, le concert s’achève. C’est à la fois court et suffisant si on tient compte de l’intensité dégagée par la musique de Animal Triste. Comme c’est souvent le cas dans les SMAC qui soutiennent création musicale et privilégient la proximité avec le public, les fans ravis partent retrouver les artistes au Merch’. Les diableries scéniques se sont apaisées et on papote autour d’une bière conviviale, ni Trou du Diable ni Belzébuth ne sont consommées! Ceci dit , lorsqu’il est temps de rentrer, comme il se doit en Normandie, ce sera sous une pluie battante.  La musique d’Animal Triste n’apaisera pas les ciels nuageux, dirait-on…

photos et vidéo Dark Globe.fr

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