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Disques

A.Armada / Anam Cara

081029aDepuis quelques mois, et même quelques années, au petit jeu qui s’appelle « mon groupe de post-rock sort un album » (je rechigne de plus en plus à utiliser ce terme mais il faut bien appeler un chat un chat), ceux qui s’en sortent le mieux sont sans équivoque ceux qui arrivent à se détacher des étiquettes et à trouver leur vent dans des eaux territoriales suffisamment éloignées des terres déjà souillées par moult pionniers. Malheureusement, après quelques écoutes, ce Anam Cara ne semble pas placer ses auteurs dans la bonne catégorie…

Certes, cette impression de « déjà vu » est en partie explicable par le fait qu’un des bras d’A.Armada officie également chez Maserati (du moins la formation live, le line-up de ce projet étant assez mouvant), auteurs d’un Inventions for the new season l’année dernière, extremement novateur, lui et sur lequel Fall – Triumph n’aurait d’ailleurs pas dépeint. Mais, tout comme en live, c’est davantage du coté d’Explosions In The Sky (on jurerait parfois entendre The Earth Is Not A Cold Dead Place) que lorgnent les atmosphères de cet album. Ajoutez les titres à rallonge version Red Sparowes à chacun des cinq morceaux et vous obtenez un cocktail de références somme toute un peu lourd à digérer.

Après ce constat, le seul mot qui vient à l’esprit, c’est « dommage ». Dommage, car lorsque l’on se concentre sur sa musique, le quatuor est loin de manquer d’inspiration. Il ne suffit pas de suivre bêtement une recette, encore faut il un minimum de savoir-faire pour la réussir: et du savoir-faire, les quatre américains en ont à revendre. En témoigne cette partie de The Moon Shifts The Sea (…) lorsque les guitares s’exaltent, et démarrent en trombe comme pour planter sur place ceux qui n’arriveraient pas à suivre. Les mélodies sont fines, subtiles, agrémentées de quelques riffs bien trouvés, les passages plus nerveux sont amenés avec maîtrise et Anam Cara parvient par moment à se faire apprécier. Mais ces brefs instants d’illumination ne sont ni assez longs, ni assez nombreux pour faire oublier les deux spectres dont l’omniprésence plane sur l’ensemble du disque. Pour autant, le potentiel est là et A.Armada reste à mon avis une formation à suivre avec attention, avec peut-être un peu plus de maturité et de caractère. C’est tout le mal qu’on leur souhaite sur leur prochain disque.

En écoute: « The moon shifts the sea, the sea shapes the shore, the shore shakes the sand, the sand sinks the ship »
[audio:https://darkglobe.free.fr/public/music/AArmada_TheMoonShiftsTheSea.mp3]

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