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Insight

Le 2 février 1979, Sid Vicious enterre le punk originel

Le punk est-il mort le 2 février 1979 en même temps que Sid Vicious ? Musicalement, il l’était déjà peut-être un peu avant et les années 1980 ont fini de l’enterrer dans sa forme originelle. Mais le décès brutal d’un de ses plus dignes (ou disons emblématiques) représentants lui a mis un coup de couteau dans le dos… façon de parler bien sûr…

John Simon Ritchie, vrai nom de Sid qui emprunte son pseudo au hamster de son ami Johnny Lydon aka Rotten qui, lui, devait son pseudo à ses dents pourries (vous suivez ?), reste à ce jour l’icône punk par excellence.

Tout d’abord par son look, façonné par l’inénarrable et opportuniste Malcolm McLaren, manager des Sex Pistols, qui va l’affubler de sa coiffure en pointe, son perfecto en cuir et lui suggère sans doute d’accentuer sa moue à la « stiff upper lip ». Il l’intègre ensuite dans son groupe chéri, en lieu et place du trop lisse et talentueux Glen Matlock, co-compositeur de tous les singles et de l ‘unique album des Pistols.

Musicalement il y a tout de même un petit hic, car Sid ne sait pas jouer de la basse, à tel point que Lemmy Kilmister de Motörhead, dans un élan de bonté, tentera de lui en apprendre les rudiments avant de laisser tomber devant l’incapacité du jeune homme , qui, par contre ,sut danser le pogo comme personne ! Idem pour le chant: en solo ce n’était pas tout à fait ça. Comme en témoigneront les enregistrements compliqués de sa parodie de « My Way », péniblement réalisés dans un studio parisien (quelques temps avant les tragiques derniers mois de sa vie vécus en débandade mortifère), sessions où il fallut s’y reprendre à plusieurs fois pour une prise à peu près correcte. Même chose pour les autres classiques du rock (« Something Else »…) qu’on met sur un EP 4 titres, sans doute pour ramasser encore quelques billets dans la lancée, après le split des Sex Pistols . L’entreprise n’aura rien d’une réussite, hors mis un clip « dérangé » et provoc, tourné à l’Electric Ballroom de Camden, à la fin duquel Vicious flingue son public à coups de revolvers !

Vient ensuite le drame du Chelsea Hotel de NYC. Là, il est carrément suspecté d’avoir poignardé sa compagne Nancy Spungen, junkie notoire qui le conforta dans son addiction à l’héroïne. Les faits se produisirent de nuit, dans la chambre 101, louée par le couple errant qui passait ses journées à acheter des drogues… Nancy fût-elle tuée par un dealer ou par Sid lui-même ? Le mystère perdure puisque Vicious prétendra ne se souvenir de rien. Arrêté il file en prison, ressort après caution mais va retourner à Rykers Island – une seconde fois – parce qu’il a agressé le frère de Patti Smith. Libéré dans l’attente d’un jugement définitif, il fait une overdose fatale, après s’être injecté une deuxième dose d’héroïne dégueulasse fournie par sa propre mère, dépitée de voir son rejeton si triste et mal à l’aise lors d’une fête organisée en son honneur pour…sa sortie de prison…Destroy, non?

Aujourd’hui, que reste-t-il de l’histoire de Sid Vicious ? Sa tête de prototype punk sur quelques t-shirts qui le font plus passer pour un logo, un produit, que pour ce qu’il fût réellement. C’est à dire un médiocre apprenti musicien et l’acteur dépassé de lamentables faits divers qui l’emportèrent à 22 ans…Son histoire est devenue légende, on en a même fait un film. Pourquoi ? Vicious synthétise t- il à lui seul ce que le punk représentait dans les années 1970 ? Vivre vite, mourir jeune…tout ça sans trop réfléchir !

« Sid was a punk rock king
Nancy was a broken queen
Their lives were so glamorous
Sid and Nancy were a mess

When you’re hooked on heroin
Don’t you know you’ll never win
Drugs don’t ever pay
You really did it your way…love kills »

Dee Dee Ramones – « Love Kills » (1986)

Punk philosophie ? Ou punk tragédie ?

Ecouter Sid Vicious live – 6 titres

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