Je continue mes investigations, avec ces messieurs de Dark Globe.fr… Un chroniqueur de musique et en particulier de rock indépendant ( style déjà un peu compliqué à définir), est toujours un type étrange, vous croyez pas? Hum, hum, hum… Ecoutons ce que celui-ci va nous dire….
Bon, j’allume la lampe, ça te gêne pas pour les yeux? Nom, prénom, date et lieu de naissance:
Champavert Pascal, né le 04/05/ 1967 à Toulon (Var)
Sur la photo, c’est bien toi? Dis-moi?
C’est exactement moi, sous mon profil droit. Enfin de trois-quart…
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Alors, commençons par le commencement, camarade chroniqueur de DarkGlobe.fr, tu es une personne de goût ! Mais quelle est la couleur que tu préfères ?
Le vert, pour son élégance et son symbolisme riche par son ambivalence.
Je suis sûr que tu as aussi un mot préféré, parmi ceux de ton vocabulaire. Lequel ?
Poésie. Ce mot contient un univers à lui seul.
Au contraire, quel est le mot que tu détestes ?
Le pseudo pronom « iel ».
Est-ce que tu jures quand tu es en colère ? Si c’est le cas, ton juron, gros mot ou blasphème qui vient le plus facilement ?
Oh que oui ! mais cela dépend de la raison de ma colère. Si elle est tournée contre quelqu’un en face de moi, je limite le niveau de vulgarité par une des nombreuses variantes du mot « con ». Si ma colère est provoquée par une circonstance (par exemple : si je me cogne un tibia contre une table basse, si mon ordinateur plante, etc.), c’est nettement moins policé avec un sonore « la putain de sa mère ! »
A part écrire dans DarkGlobe.fr, qu’elle est ton occupation préférée ?
La lecture, dont les sujets et les styles sont très variés. Il me serait plus supportable de devenir totalement sourd que de me retrouver aveugle. D’où cette boutade (de mon cru) disant que « je ne mourrai pas tant que je n’aurai pas lu tous les livres que je veux lire, ce qui fait de moi un immortel car ma ‘pile à lire’ est inépuisable ! »
As-tu des héros dans la vie réelle ? J’en suis sûr ! Balance leurs noms, s’il te plaît !
Le commandant Cousteau pour l’enfant que je fus, Saint-Exupéry pour l’homme que je suis devenu.
As-tu une devise ? Le truc auquel tu penses pour te définir ?
La tête sur les épaules, au plus près des étoiles.
Continuons avec ta vie culturelle. Parce que nos ami – e- s lecteurs et lectrices veulent savoir ! A part ta passion pour la musique, es-tu plutôt peinture ou littérature ?
Plutôt littérature, avec une préférence pour la poésie.
Je vais plus loin : dis-moi quel est ton écrivain/ écrivaine ou peintre préféré(e)?
Si je devais n’emporter qu’un seul livre sur une île déserte, je tricherais un peu en choisissant le volume des « Œuvres poétiques » de Fernando Pessoa dans la collection de La Pléiade.
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Comme tu es super malin, je pense que tu pourras nous expliquer pourquoi ?
Pessoa fut un génie littéraire d’une puissance inouïe à travers ses hétéronymes. Ne pourrait-on pas tirer une citation ou une maxime de (quasiment) chaque page du Livre de l’intranquillité? Plus intimement, son paganisme fait écho à ma propre religiosité. Non seulement j’ai du plaisir à lire ses œuvres, au plan stylistique, mais j’y trouve aussi matière à réflexion spirituelle et philosophique.
Plus généralement, ma préférence va aux écrivains dont l’inventivité ou la musicalité me touchent. La ponctuation chez Apollinaire m’a montré ce qu’était la poésie, j’ai « entendu » Joyce rire de ses propres facéties en lisant Ulysse, et j’admire l’écriture d’Henri Queffélec, capable de restituer en une seule phrase le rythme de la houle. Pour qui aime lire, ce sont des expériences qui marquent à vie, aussi inoubliables que le premier baiser d’une personne que l’on a aimée.
Bon. Mais je reviens tout de même à la musique. Comment est née chez toi l’attirance, voire l’amour, qui te lie à ce domaine artistique ?
Je viens d’évoquer la musicalité littéraire, elle trouve sans doute sa source dans mon amour de la musique. Là aussi, j’aime l’inventivité. J’ai commencé avec les paternels 45 tours des Shadows et de Vince Taylor, mais mon véritable attrait pour la musique est né d’une apparition de Kraftwerk à la télévision en 1978, j’avais 11 ans… Ma mère m’a alors offert le 45 t. « The Robots », que j’ai toujours. J’ai été fasciné par la nouveauté de cette musique. Pour l’écouter, je créais des ambiances spéciales dans ma chambre en allumant des spots à ampoules rouges. Peu après, je me suis rendu compte que je pouvais moi aussi faire de la musique « non conventionnelle » avec ma calculatrice, qui faisait des interférences dans mon transistor à piles, avant même la sortie de Pocket Calculator (1981). Ce côté « do it yourself » m’a naturellement conduit à écouter du punk rock et du rock indé, ce qui m’a amené en 1983 à Joy Division et au rock « européen » de Marquis de Sade puis Marc Seberg.
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Tu fais de chouettes chroniques mais as-tu fait partie d’un groupe en vrai ? Pendant le lycée ou la fac par exemple ?
J’ai fait un essai au lycée, non concluant, avec un groupe dont le bassiste était un copain, et qui cherchait un chanteur. Je chante aussi mal que Bernard Sumner et Jean-Louis Aubert, mais je n’ai pas trouvé de groupe assez talentueux pour faire passer ma voix…
Avait-il un nom ce groupe ? Et quel était ton rôle ? Gardes tu des bons souvenirs de cette période-là ?
J’ai oublié le nom du groupe. En avait-il même un ? Pas sûr…
Le temps passe, on le sait, alors dis-moi, quand tu as laissé la jeunesse derrière toi, la fac, etc, la dure réalité du monde est venue . Et les années vont vite… alors quels sont les rapports que tu gardes avec la musique ?
Je vis dans la musique de façon continue, du matin au soir, quelle que soit mon activité, y compris au travail. Je m’endors généralement en musique : The Durutti Column, Brendan Perry, Cocteau Twins, The Peter Saville Show Soundtrack de New Order… ou bien dans le registre classique, Schumann, Schubert, Chopin, et le violoncelle de Rostropovitch.
J’en joue un peu aussi, de façon très dilettante : guitare électrique (j’ai une Westone Concord II et une Epiphone Les Paul SL), harmonica et, depuis peu, mélodica (ma moitié m’a offert un Hohner identique à celui de Ian Curtis). Je regrette de ne pas avoir fait les efforts nécessaires, plus jeune, pour jouer mieux et composer ma propre musique.
Avant ou en même temps que Dark globe.fr, as-tu écrit dans des magazines spé musique ? Ou est ce qu’on t’entend à la radio, quelque part, par exemple ?
Non, hormis une chronique que j’ai tenue sporadiquement dans une feuille de chou estudiantine.
Maintenant nous touchons le moment de vérité ! Ecoute bien cher chroniqueur , car ces questions portent sur tous les styles de musique que tu veux…Tu es libre de déclarer ton amour pour le prog, le métal , la variétoche la plus honteuse. Ne nous caches rien …
Est-ce que tu veux bien me donner tes 3 artistes solos préférés ?
Oui, je te réponds sans hésiter : David Bowie, Daniel Darc et… Dave !
Pour le top 1, quel morceau choisirais tu qui serait le plus significatif selon toi? Et tu me fais pareil pour les Tops 2 et 3 ! On t’écoute attentivement.
1. D. Bowie « Heathen (The Rays) »
2. D. Darc « Je me souviens, je me rappelle »
3. Dave « Derrière un sourire »
On essaie maintenant avec tes 3 groupes préférés ?
Joy Division, Marc Seberg. Pour le troisième, c’est variable. J’aime beaucoup Editors.
Le morceau référence pour toi, pour chacun de ces groupes ce serait ?
1. Joy Division « Twenty Four Hours »
2. Marc Seberg « Strikes »
3. Editors « The Racing Rats »
Et si tu as une fine oreille, ton instrument préféré dans tout ça ?
La basse de Joy Division, la guitare de Marc Seberg, la batterie d’Editors.
« Rock and roll is here to stay, » a chanté Neil Young avec Crazy Horse. Ses concerts de l’époque Rust Never Sleeps c’était quelque chose… Et pour toi, les concerts, que de souvenirs, pas vrai ? Donc, si tu devais écrire sur tes 3 plus beaux concerts, ce seraient lesquels ?
J’en ai vu assez peu de « beaux », en fait, pour bien te répondre. Mon meilleur souvenir, c’est Marc Seberg en 1987 à Marseille. La scénographie était magistrale. J’ai aussi aimé le concert de Kraftwerk en 2015, vu avec mes deux fils au Silo de Marseille, où j’ai aussi vu en 2017 le mémorable et drolatique concert de The Divine Comedy (tournée « Foreverland »).
Le prix des billets de concert en 2025 ? Tu en dis quoi ? Marchons-nous sur la tête ? Oui ou non ?
Oui, il y a de l’abus, d’autant que la qualité est assez rarement au rendez-vous au niveau du son. On peut heureusement encore voir de bonnes choses à tarif raisonnable, notamment la tournée 2025 de Hugh Cornwell.
Est-ce que tu penses aujourd’hui que les noms de certains festivals ont encore un sens ? Hellfest qui s’ouvre à d’autres styles. …Muse va y jouer ? Patrimonio, les nuits de la guitare, sont contraints d’élargir leur palette musicale question budget…Jazz in Montreux qui présente du blues, du funk du rap etc…Enfin tu en dis quoi ?
Machines à pognon… ça vire au n’importe quoi pour ratisser large ! Certes, parfois nécessité fait loi, et je suis moi-même suffisamment éclectique pour apprécier un certain élargissement d’horizon, mais il y a des limites que, par exemple, Montreux a franchies, cédant à la confusion des genres. C’est hélas dans l’air du temps !
Ta conso musique de tous les jours, tu la fais sous quelle forme ? Streaming, vinyle ou cd ? Et pourquoi ces choix ?
J’utilise ces différents supports selon les circonstances. Ce sont le plus souvent des CD, que j’essaye d’obtenir en édition limitée si possible, pour le plaisir de l’objet (livret, photos…) et des bonus. Le streaming, c’est pratique pour la découverte, mais à mes yeux, rien ne vaut le moment privilégié de l’écoute d’un vinyle, que j’aime comparer à la cérémonie du thé pour la gestuelle que cela implique.
Bon, on termine avec l’essentiel. Nos followers te connaissent mieux maintenant. Concluons ! Ton rôle au sein de DarkGlobe.fr, comment le vois-tu ?
Insuffisant, je l’avoue… j’aime écrire et j’ai des idées d’articles, j’ai d’ailleurs loupé plusieurs occasions de chroniquer quelques albums récents. Peux mieux faire en 2025. Je ne promets rien.
Si Dieu existe, qu’aimerais-tu, après ta mort, l’entendre te dire ?
« S’il te plaît, tu veux bien me concocter une playlist ? »
Bon, ok. Je te laisse. Mais, attention, attention…
Image mise en avant: Garde à vue (1980) Claude Miller
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On me dit illustre ! Dernier disquaire corse ajaccien et animateur radio de Frequenza Nostra ! Depuis 37 ans je tiens » Vibrations » rue Fesch, rendez vous des amoureux de la musique. Je mange, je respire, je cours, je dors en musique. Rejoindre Dark Globe est un plaisir.