Left Of The Dial Rotterdam 2024

Le dimanche 20 octobre 2024 s’achevait la 7ème édition du festival Left Of The Dial à Rotterdam.

Le principe de ce festival est de présenter à un public d’amateurs et de professionnels, les nouveaux groupes rock indépendant qui pour la plupart n’ont jamais joué en dehors de leur pays d’origine.

Les évènements se déroulent tout au long de la journée et de la soirée au travers de la ville dans un nombre important de salles de concert, théâtres, bars, bateaux, églises, ….

La programmation est très dense et les concerts se déroulant de manière simultanée (parfois jusqu’à 20 concerts dans des lieux différents pour une heure donnée) autant dire que pour le spectateur, le choix du groupe doit se faire bien en amont.

L’édition 2024 regroupait plus de 130 groupes parmi lesquels on retrouvait quelques noms connus lors des éditions précédentes (Benefits, Better Joy, Chappaqua Wrestling, Deary, Dog Sport, Enola, Heavy Lungs, Saloon Dion, Test Plan), des Français dont nous sommes familiers (En attendant Ana, Special Friend) et des totales nouveautés, un bonheur pour l’amateur de découvertes.

De cette édition, nous retiendrons certains groupes qui ont semblé se détacher du lot par leur présence scénique, leur énergie et la qualité de leurs chansons.

Canned Pineapple : Le groupe de Brighton (déjà chroniqué dans ces pages) revisite le pub rock avec une fraicheur inédite porté par un chanteur dont l’allure fait penser à Elvis Costello ou Austin Powers, c’est véritablement le coup de cœur du festival.

Ellis.D : Toujours en provenance de Brighton, Ellis, le grand chanteur habillé en noir qui est aussi batteur du groupe Fat Dog a une voix très reconnaissable et pratique un rock classe et tendu qui doit beaucoup aux Talking Heads.

Chappaqua Wrestling : Le groupe de Manchester n’est plus vraiment une découverte, mené par ses deux chanteurs, Charlie Woods et Jake Mac pratiquent un mélange étonnant entre Oasis, les Clash et le shoegaze, un grand groupe en devenir.

Adore : le trio de Dublin secoue avec des titres à la fois punk, disco et pop le tout dans un déluge de distortion, une des plus belles surprises de l’édition.

Moerish Idols : le quintet de Londres pratique un post punk assez élaboré avec des cuivres et des éléments de free jazz, vraiment très intéressant.

Tanz Academie : Comme leur nom ne l’indique pas, ils sont Italiens et sont le parfait croisement entre le groupe de rock indé et la fanfare et leur spécialité est de faire danser un public radieux.

Mould : le trio de Bristol déploie une énergie folle, les titres s’enchainent de manière effrénée martelés par une basse fuzz et des rythmes percutants, sans doute un des meilleurs groupes de post punk découverts cette année.

Samuel Nicholson : le géant Ecossais est complètement habité lorsqu’il est plongé dans son micro ou qu’il fait pleurer sa Gibson SG et ses titres, petites scènes de la vie quotidienne provoquent une incroyable émotion.

Big Warm Bed : groupe de Leeds mené par Jacob Andrews, Big Warm Bed c’est de la pure indie pop au ligne de guitares claires et doucement mélancolique.

Wild Pink : une des cautions Américaines de ce festival, musique des grands espaces qui lorgne quelque fois sur la country avec l’apport d’un pedal steel, le chanteur John Ross avec sa haute stature ainsi que les titres évoquent beaucoup le groupe War On Drugs.

Mention spéciale au groupe Oh Boland : entre garage rock et power pop, le groupe Irlandais ne ralentit jamais et l’adjectif « frénétique » semble avoir été conçu pour le chanteur Niall Murphy dont nous avons particulièrement apprécié le talent mais aussi la gentillesse en buvant quelques verres ensemble au cours de la dernière et longue nuit de ce festival remarquable.

Une pensée particulière et un chaleureux remerciement aux amis de l’équipe du Supersonic pour avoir animé l’after du festival et pour, chaque année, avec leur propre festival Block Party, permettre au public Français de découvrir une belle sélection des groupes du Left Of The Dial.