Après la chronique de l’album de Steve Seasick, nous restons aujourd’hui dans le même genre musical du blues, toujours très vivace de l’autre côté de l’Atlantique. Fondamentalement nord américain, le blues est lié à l’histoire de la musique du XX eme siècle et il a survécu au cap de l’an 2000. Sans paraître dépassées ou hors sujet en 2024, les productions blues continuent à raconter une histoire du peuple américain. En ce sens elles relèvent d’un patrimoine dont l’œuvre de Phil Gammage est porteuse.
Auteur-compositeur, chanteur et guitariste, Gammage vient du Texas. On l’a vu dans les années 1980 au sein de Certain General, groupe d’obédience post punk et new wave, dans lequel il tenait la guitare au côté du front man Parker Dulany. Installé désormais à New York, l’artiste poursuit une carrière solo, ponctuée d’albums qui obtiennent régulièrement un succès d’estime auprès des connaisseurs et de la presse musicale. Son nouveau single « Speakeasy Blues » est un récit de l’Amérique perdue, inspiré de sa vie en tant que musicien, historien et écrivain de fiction. Avec son piano jazzy barrelhouse, « Speakeasy Blues » évoque une époque très certainement révolue mais à l’imagerie typique. Gammage, par son chant et ses musiques, brosse des peintures et narrations, évocations romanesques d’une culture américaine qu’il se plaît à revisiter. Le single qui sonne vintage à souhait, fait suite à la sortie de l’album Redeemed , remarqué et apprécié par la critique, au début de l’année 2024. Sortie début novembre.
https://philgammage.bandcamp.com/album/speakeasy-blues
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.