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David & Romany Gilmour -« Between Two Points »

Ecouter le nouvel opus ( et certainement le dernier )de David Gilmour n’est pas une mince affaire . Il faut trouver le lieu et le moment, car tu le sais , cette première écoute restera à jamais gravée dans ta mémoire. Qui peut imaginer un seul instant écouter cet album une première fois dans sa voiture un lundi matin coincé dans un bouchon ? Ou pire encore, au casque, en faisant ses courses à Intermarché ?

Après des jours et des jours de recherches infructueuses j’ai finalement opté pour mon canapé, un verre de blanc à la main, et en guise d’introduction, son clip « Between two points » avec Romany , fille du guitariste immense, titre qui, à première vue, me semblait assez bien résumer l’ensemble de l’album .

Dès les premières notes la guitare de Gilmour enveloppe l’auditeur dans des sonorités délicates et aériennes, typiques de son jeu . Romany paraît lui répondre avec sa harpe. C’est un mariage subtil entre la virtuosité du père et la délicatesse de la fille.  Immédiatement on ressent une forte émotion, une mélancolie très Floydienne … Ce morceau fait l’effet de la madeleine de Proust, retour vers le passé, les bons et les mauvais moments défilent sous tes yeux , ta gorge se noue et ton estomac se contracte. Les chœurs amplifient ce sentiment d’intense nostalgie .

Dans ce clip réalisé par Gavin Elder, David Gilmour montre  une fois de plus qu’il n’a rien perdu de sa capacité à émouvoir avec des notes simples mais puissantes. Son jeu reste minimaliste, laissant respirer chaque note, créant un espace chaleureux et nostalgique. Romany apporte une touche très personnelle à la performance, notamment par sa voix douce et fragile qui contraste avec la profondeur du jeu de guitare de son père. Son chant est à la fois vulnérable et apaisant. On sent dans l’ interprétation une sincérité émotionnelle qui captive l’auditeur. La voix flotte au-dessus de la musique, ajoutant une dimension éthérée au morceau .

Ce qui rend ce clip si spécial, c’est évidemment la dynamique entre le père et la fille. Le lien familial est palpable, lequel donne à l’ensemble une authenticité touchante. Sans être trop explicite, la vidéo évoque le passage du temps, peut-être même un désir implicite de transmission  (n’oublions pas que Gilmour approche les 80 ans ! ) …

Sur le plan visuel, le clip est épuré à l’image de la musique. Le choix du noir et blanc renforce l’humeur nostalgique. Romany est souvent filmée en gros plan, contrairement à David , plus en retrait … Le père s’efface au profit de sa fille. A l’exception du moment tant attendu, l’envol du solo gilmourien, où le maitre joue dans son studio entouré d’ une multitude de guitares. Il n’y a pas d’effets spéciaux, pas d’artifices. Ils sont inutiles. Ce choix minimaliste du vidéaste permet de se concentrer pleinement  sur la musique. Finalement vecteur essentiel, le lien entre les deux points…

C’est la larme à l’œil que j’ai bu mon second verre de blanc, en remerciant la famille Gilmour pour ce moment de tendresse partagée. Et parce que davantage que la technique – tellement maitrisée et dépassée – c’est l’humanité du musicien Gilmour qui est ici montrée. Dans son intimité.

Photo Gavin Elder

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