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Insight

Franck Carducci, l’homme qu’on plongea dans le fleuve sacré du Prog


Franck Carducci ? C’est qui ? Jamais entendu parler de ce gars qui a un nom de garage de mécanique générale…et pourtant ! C’est un héros grec ! C’est le Achille du rock, second fils du roi des Myrmidons Pelées et de Thétis la fille de Poséidon . Sa mère le plongea enfant dans le fleuve du rock progressif pour en faire un musicien hors du commun (mais par malheur, elle le tenait par le talon, il n’arrivera jamais à jouer avec ses pieds).

Bref, Franck Carducci en ligne directe avec l’Olympe, fait du rock prog ce qui de nos jours n’est plus un genre aussi populaire qu’il le fût dans les années 1970 et 1980. Cependant, depuis sa plus tendre enfance, l’homme est un musicien hors pair. Il produit ses premières notes à l’orgue à cinq ans, il apprend la guitare à onze ans, la basse à quatorze. Il chante (bien !), il compose, il arrange. Archi doué. Adolescent, le jeune Franck est foudroyé par les dieux Genesis, Yes et surtout Pink Floyd … En 2010, il rencontre Steve Hackett (ex-Genesis) qui l’encourage à faire un album solo : ce sera le bien nommé Oditty, sorti en 2011 et imprégné de mythologies grecques. L’Olympe toujours.

Les solos de guitare sont époustouflants, la batterie est capable de faire vaciller la muraille de Troie … L’utilisation de la flute par John Hackett nous rappelle Jethro Tull mais en bien plus mélodique. Ce premier album, déjà une somme, regorge de références à Animals (1977) des Floyd et Trick of the Tail (1976) de Genesis … Des références millésimées.

Suit Torn Apart en 2015 qui démarre à cent à l’heure, avec le titre éponyme d’une durée de dix minutes. Quand le Prog nous tient, il nous tient bien (et longtemps). Tout au long de ce second opus, Franck Carducci nous fait voyager dans différentes sphères musicales en utilisant de la flute, du sitar, du tambourin. Mais bon sang, ces ornements sont une chose, mais il y a toujours ces riffs qui nous entrainent, jouissifs comme les leads de guitare. Les structures sont là.

Le dernier disque, The Answer , réalisé en 2019 , évoque une fois de plus les grands maitres du rock progressif. L’auteur compositeur est accompagné à l’orgue par Dereck Sherinian (ex Dream Theater), et au chant par la chanteuse Mary Reynaud (avec qui il vient de sortir un disque aux consonances plus folks ), mais aussi par toute une bande de musiciens absolument formidables appelés The Fantastic Squad. Sur scène avec le groupe, Carducci a des airs de Marc Bolan et l’ensemble sonne par moments comme une réminiscence d’un T- Rex qui ne resterait pas coincé en mi majeur. Prog et groove. Le guitariste chanteur est impressionnant avec sa Shergold double manche ( modèle collector!) basse et douze cordes. Virtuose inspiré tout ce qui est joué est parfait ! La mélodie , le son , les chœurs ! Si l’homme peut ressembler à M avec ses grosses lunettes et son jeu de guitare expressif, parfois hendrixien, il va beaucoup plus loin par l’inventivité des titres que son compatriote Chedid, et reste pour sa part sans concession grand public. Par ailleurs Carducci a choisi la langue anglaise…

Les dieux du rock progressif ont presque tous quitté notre monde terrestre pour rejoindre l’Olympe. Franck Carducci, qui fait partie de la famille, de la descendance, continue de nous transmettre leurs mélodies venues d’en haut , et c’est un miracle !

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