Sorti le 19 juillet chez Colemine records, le premier album de Parlor Greens, trio funk/jazz des plus excitants, est un disque qui tient ses promesses annoncées et nous fait effectivement « rêver en vert ». « De quelle couleur est le son ? » questionnait il y a longtemps un certain Syd Barrett, dont les fulgurantes inspirations pop furent souvent teintées de psychédélisme et de jazz. Parlor Greens répondent à la question et nous flottons légers dans leurs instrumentaux colorés, sans plus nous préoccuper de rien d’autre. La musique est affaire de sens et le sens est celui du son. L’oreille capte le stimuli sonore et le renvoie au cerveau, lequel donne ici un message à l’oeil : « Everything’s gone green ». Ce que nous dirent aussi à leur manière ( très différente) les New Order de 1981… Le son est vert , un filtre passe devant nos yeux et tout devient moins aveuglant.
Le trio Parlor Greens, s’il n’en est qu’à son premier lp, n’est pas pour autant la réunion de débutants. Jimmy James, Adam Scone et Tim Carman sont au contraire des vétérans de la scène U.S orientée funk, soul et jazz( True Loves, Sugarman 3, Tim Carman Trio). Des experts, peut être peu connus des amateurs de rock indé qui sauront sans doute les apprécier.
« West Memphis » est le premier titre que les trois musiciens jouèrent lors de leur entrée aux studios Colemine, Loveland, Ohio. L’expérience, précise le label, débuta sous la forme d’une jam session, initiée par un riff de guitare de Jimmy James, rapidement développé sur un rythme de boogaloo. Modus operandi jazzy s’il en est, joué en temps réel, déclenchant la fusion musicale du trio puis sa constitution comme une évidence. Il y a une impression d’extraordinaire aisance et de dextérité qui traverse tout l’album, que nous devons à ces musiciens parfaits connaisseurs de leur affaire. Franchement ça fait du bien, tout comme la sensation d’un contact direct éprouvé à l’écoute des pistes.
L’album compte onze titres originaux et une reprise du hit de George Harrison, « My Sweet Lord »(1971). A noter édition du lp en couleur verte, disponible uniquement chez les disquaires Indépendants.
https://parlorgreens.bandcamp.com/track/my-sweet-lord
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.