Françoise Hardy vient de partir pour un long voyage… Pour celles et ceux né(e)s au début des années 1960, elle était parmi les vedettes qu’on entendait régulièrement sur les ondes radio et qu’on voyait dans les émissions télévisées. Mais elle était surtout à part. Icône sixties, elle fit rêver Bob Dylan ou Brian Jones, entre autres soupirants, mais c’est Jacques Dutronc qui l’épousa. Le couple Hardy-Dutronc ou Dutronc-Hardy (au choix), ne fit pas beaucoup de bruit dans les médias. Françoise Hardy était fondamentalement discrète, et Dutronc qui lui dit « oui » à la mairie de Monticellu, Haute Corse, le fût également sous ses allures de play boy. Il y eut, paradoxalement, quelque chose de conservateur dans la vie commune de ces deux personnalités pourtant peu conventionnelles. Avec tristesse, on peine à croire qu’il faille employer aujourd’hui le passé pour en parler…Tous mes souvenirs me tuent ?
Peu enthousiaste à l’idée de monter sur scène, ou peu à l’aise dans cet exercice par timidité, Françoise Hardy arrêta les concerts et les galas dans les années 1970, pour ne plus se consacrer qu’au travail studio. Puis ce sont sa vie de famille, l’astrologie et l’écriture qui constituèrent une importante partie de son quotidien. Dans sa longue carrière, commencée en 1962 à l’âge de dix huit ans, la chanteuse et autrice/compositrice, enregistra de nombreux joyaux pop ciselés, beaucoup de titres romantiques empreints de vague à l’âme, des duos toujours bien venus. Fondamentalement élégante elle ne produisit rien qui fût médiocre. Elle collabora avec Dutronc, Gainsbourg, Berger, David Mc Neil, Rodolphe Burger, Chaléat, Daho… Chez elle il y avait de l’intention, au delà du savoir-faire. Elle en inspira plus d’un ou plus d’une, et restera à jamais un modèle ( ce qu’elle ne chercha pas à être), une artiste rare. La chanson française et la pop culture hexagonale , toutes générations confondues, lui doivent beaucoup.
Françoise Hardy, 17 janvier 1944/11 juin 2024
Sélection subjective
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.