Duo féminin basé à Toulouse, Petit Bureau utilise les fondamentaux du rock pour créer une musique qui, dénuée de tout superflu, n’en est pas moins agréable, pop et mélodique. A l’écoute des titres de Bear’s Brain, album soutenu par plusieurs micro-labels dont les disques Roblo ( Nîmes), on est agréablement surpris par le mélange de sonorités s’écartant d’une âpreté à laquelle on pensait de prime abord. Les sons d’une guitare claire et d’un orgue millésimé se combinent ingénieusement avec la mélodie du chant, appuyés sur des séquences de batterie jouées avec originalité.
Très vite j’ai pensé aux B 52s ou à Young Marble Giant, voire Eyeless in Gaza, plutôt qu’aux White Strap. Ceci à mon grand soulagement, ce qui n’est bien entendu qu’un point de vue personnel. Le son est ainsi orienté eighties, m’a t- il semblé, paraissant une affaire d’esthètes. Le chant en anglais sans ostentation ni revendication – sauf un titre intitulé « Peurs » – dit ce qu’il a à dire et échappe au pathos, piège classique en pareil cas de figure.
Stéphanie Marchesi et Laetitia Dutech ont , quoiqu’il en soit, une approche résolument arty de la création musicale. L’album qui s’apparente globalement au style post punk , reste au carrefour d’influences diverses, y compris venues de la musique industrielle ou bruitiste. Ceci n’est pas incohérent ou paradoxal en regard des influences précédemment citées.
Bear’s Brain est le genre d’album qui plaira aux étudiants des écoles d’art comme aux fans d’une new wave minimaliste.
https://petitbureau.bandcamp.com/album/bears-brain
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.