Ce mois de septembre nous apporte enfin une bonne nouvelle ( je trouve les rentrées moroses en général) : un nouvel album de Sparklehorse vient de sortir et c’était inattendu.
Près de quatorze ans après le suicide de Mark Linkous et une discographie riche de (seulement) quatre albums – plus quelques collaborations avec Fennesz et Danger Mouse le groupe de Richmond -, voilà que se présente à nous un album posthume qui, à l’origine, devait être publié en 2009. Les bandes gardées, choyées sans doute, par Matt, le frère de Linkous, nous sont proposées quasiment en l’état. Certaines ont été produites par Linkous lui-même, accompagné par Steve Albini, et d’autres ont été terminées par les musiciens amis du groupe, convoqués récemment par le frère gardien de la mémoire Linkous. Les différentes sessions rassemblées semblent néanmoins un indiscutable et véritable cinquième album, fait de quatorze nouvelles chansons à l’écoute desquelles nous ne sommes pas dépaysés. Avec Bird Machine, c’est bien de Sparklehorse dont il s’agit encore.
Song writing élégant, mélancolie omniprésente et mélodies imparables sont autant de signatures de l’auteur compositeur que nous retrouvons aujourd’hui. On peut penser à Eels, à Grandaddy (l’ami Jason Lytle prête sa voix sur « The scull of Lucia ») et parfois même aux Beatles. Il y a là tout un paysage sonore qui, quoi qu’il en soit de la production de cet album sorti le 8 septembre, entourait déjà l’œuvre de Mark Linkous.
C’est toute la sensibilité de l’artiste qu’on entend sur les sublimes ballades « Kind ghosts », « Falling down », « Stay » ou « Everybody s gone to sleep »… Et même sa colère sur le rageux «I fucked it up ».
Au final, ce très beau disque nous fait encore plus regretter le geste ultime de mars 2010… Ce que serait devenu Sparklehorse aujourd’hui ? Nous ne le saurons jamais et peut-être est-ce tant mieux ?
Gardons les souvenirs de cette douce mélancolie qui nous a accompagné un temps. Pour certains d’entre nous durant la période charnière, où nous passions de jeune adulte à homme en devenir. Quoi de mieux alors, que la belle sensibilité d’un groupe qui paraissait notre ami? Avec Bird Machine nous l’apprécions à nouveau et c’était inespéré.
Chapeau bas ( et Linkous porta bien souvent le chapeau, n’est-ce pas ?)
Tombé dans l’indie pop dès son plus jeune âge, c’est irréversible désormais.