Nouvel album pour Watine, pianiste et compositrice parisienne, que nous avions interviewée il y a quelques années à l’occasion de la sortie de son intéressant Géométrie sous-cutanée, œuvre dense, cérébrale et d’une haute musicalité. La musicienne dont l’univers apparaît toujours aussi sophistiqué que singulier, propose ce printemps 2023 Cinétique Géostationnaire, un album au titre énigmatique à l’instar de la musique expérimentale et concrète qu’on y entend. Entre ambient, electro (plutôt chic) et néo-classique, Watine laisse néanmoins la part belle à de très agréables mélodies et des claviers élégants, glissant sur des craquements diffus, de discrets bruissements d’eau et les murmures de voix humaines plus ou moins heureuses et explicites. L’album a été composé à partir des chutes de la trilogie initiée en 2019 avec Géométrie sous-cutanée, retravaillées par l’artiste puis complétées de trois nouveaux titres. On y remarquera notamment les guitares de l’australien Darren Cross, fondateur du groupe electro-rock Gerling, rencontre de Neil Young et Kraftwerk, l’apport du musicien de Sydney donnant de la chaleur à un ensemble très conceptuel sans pour autant être désincarné. Ainsi la narration finale par la voix de Watine, qui referme l’album avec « Dusk », longue pièce magnétique, obscure et désillusionnée, de plus de sept minutes.
Les sept titres de l’album sont disponibles sur le bandcamp de l’artiste.
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.