Apparus au tournant des années 2010, les bruxellois de BRNS – prononcer Brains – ont été parmi les jeunes groupes très remarqués des années 2012/2013. Menés par le duo Antoine Meersseman et Tim Philippe (batteur/chanteur), le groupe, depuis ses débuts, se situe loin des constructions pops traditionnelles, et joue volontiers sur l’opposition de séquences musicales et la texture des sons. En cela, il se rapproche de Animal Collective, Le Loup ou Dan Deacon de la scène US Portland / Baltimore, faisant figure de formation très singulière parmi celles de la capitale belge.
Après le très favorable accueil critique de leur premier album Wounded (2012) et des prestations vitaminées remarquables sur les grandes scènes de la première moitié des années 2010, les bruxellois ont sorti deux LP et quelques singles. Discrets depuis Sugar High en 2017, les BRNS ne sont pas pour autant restés inactifs. Ainsi annoncent-ils en cette fin de printemps la parution d’un nouvel album. Cultivant toujours un goût pour l’image (voir l’originalité des clips) et les titres biscornus, le quatuor vient de communiquer via les réseaux sociaux, deux singles extraits de l’opus à venir: « Familiar » (sorti en Mai) et « Suffer » (Juin). Ce dernier titre, réalisé par Alice Khol, présente les musiciens nonchalants, en train de jouer dans l’espace gothique d’une haute cathédrale, avant que ne s’affolent tempo et figures rythmiques. L’apparition de David Numwami et de danseuses venues du hip hop accentue le contraste d’un ensemble ponctué de flashes colorés et de tons acidulés. Du BRNS bien tortueux, comme la circulation de l’influx nerveux dans un cerveau en surchauffe .
Peintre et guitariste, adepte de Telecaster Custom et d’amplis Fender. Né en 1962 – avant l’invention du monde virtuel – pense que la critique musicale peut-être un genre littéraire, objet idéal pour un débat en fauteuil club millésimé.