Ouais, je sais, pas la peine de m’engueuler, ça fait déja quelques semaines que cet album n’est plus en prix vert à la fnac (16.99 euros prix le vert en même temps, alors tu parles) mais il y a des priorités dans la vie, et j’avais d’autre chats à fouetter à ce moment là, tu m’excuses. Mais actu, ACTU! Le groupe était à Paris il y a peu pour la tournée « Swoon ». Il s’en est vraiment fallu de peu pour que j’aille les voir, mais je t’ai dit, on ne fait pas toujours ce qu’on veut. Pendules remises à l’heure, ce qui appartient à César rendu à César, voilà un deuxième album pour les Californiens, ma foi ce qu’il y a de tout à fait réussi. On se penche dessus.
Ce qui est bien avec Silversun Pickups, c’est que dès la première écoute, on se sent un peu comme à la maison. Les références nineties sont plus qu’évidentes (disons le, oui, Smashing Pumpkins, époque post-adolescente à la Siamese Dream – tu l’attendais celle là alors enfonçons les portes ouvertes joyeusement, mais aussi Stone Roses, Posies, et autres groupe en iz). Tout un tas de petites sonorités bien connues et familières, des guitares bourrées aux amphétamines et aux pédales fuzz si crades qu’elles en sonneraient presque vintage. Pourtant, la noisy-pop du groupe est dans l’ère du temps, oui madame, et s’il est facile de la comparer avec celles de multitude de formations mortes et enterrées (oui, on peut considérer que c’est le cas pour les citrouilles aussi) elle garde quand même une singularité évidente. La voix de Brian Aubert n’y est pas pour rien, petite voix nasillarde qui en rappelle plein d’autres mais au final reste un des composants incontestables du charme du groupe.
Et Swoon, après son excellent prédecesseur Carnavas, comporte quelques pépites de la même facture, même si au final on sort de ce deuxième disque avec une impression de maturité acquise, et celà malgré l’énergie teen-pop qui se dégage toujours des compos du quatuor. Certaines structures plus complexes peut-être, une recherche un peu plus poussée dans les harmonies et les mélodies vocales… Comme sur « Panic Switch », ou « Growing Old » et sa ligne de basse omniprésente portant à elle seule le morceau jusqu’au décollage du refrain et une entrée de guitares psychédéliques du meilleur effet. Difficile à la fin de décoder la recette du groupe, tant il pioche dans les influences aussi variées, n’hésitant pas à lorgner sur le shoegaze par moments éclairés, ou s’aidant de violons, comme sur le génial « Catch & Release ». On se dit surtout que si Silversun Pickups sonne comme plein de trucs connus, il sonne surtout comme du Silversun Pickups, et ce grâce à un songwriting imparable. Qu’il continue comme ça et ce groupe a encore de beaux jours devant lui.
En écoute: « Panic Switch »
[audio:http://sonicitchmusic.com/mp3s/05%20Panic%20Switch.mp3]
cultive ici son addiction à la musique (dans un spectre assez vaste allant de la noise au post-hardcore, en passant par l’ambient, la cold-wave, l’indie pop et les musiques expérimentales et improvisées) ainsi qu’au web et aux nouvelles technologies, également intéressé par le cinéma et la photographie (on ne peut pas tout faire). Guitariste & shoegazer à ses heures perdues (ou ce qu’il en reste).